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Le Français, 5 octobre 1869

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Le Français
5 octobre 1869


Extrait du journal

« 11 en résultera, — c’est l’avis de la Gazette de France, — que le pays finira par croire que le gouvernement n’est pas entré sincèrement dans les voies libérales, et qu’il ne recherche qu’une occasion de retourner sur ses pas. » Les feuilles gouvernementales sont, comme toujours, assez résignées. Le Constitutionnel et le Public plaident les circonstances atténuantes, la Patrie se recueille, le Peuple français « espère que le décret de convocation délivrera les esprits de toute incertitude » ; la Presse p artage cette confiance, et la France, pour dissimuler probablement la lon gueur des deux mois qui restent en core à courir d'ici la session, annonce que « le Corps légis’atif est convoqué pour le 29 novembre prochain. » Quelque critiquable que soit la déter mination à laquelle le ministère vient de s’arrêter, nous ne persistons pas moins à déclarer inadmissible la proposition Kératry. Le Corps législatif est convoqué tardivement, il est vrai, mais il est con voqué. Si lointaine que soit la date du 29 novembre, il ne faut pas que des agitations stériles viennent remplir cette longue période d'expectative. Ne sor tons pas du cercle constitutionnel : le franchir, ce serait une folie ou une tra hison. Le gouvernement n’a rien gagné à proroger indéfiniment le Corps législa tif; une manifestation intempestive lui ferait, au contraire, la partie belle. Le projet du 26 octobre, s’il se réalisait, ne ferait que discréditer l’Opposition, et du même coup l’Arcadie renaîtrait de ses cendres. Nous ne sommes pas seuls à exprimer cette crainte. Pendant que la Réforme fait une sorte d’appel à l’insurrection, 10pinion nationale recommande à la fraction libérale du Parlement de ne point se rallier à la proposition Kératry ; le Siècle recule, et le Réveil lui-même conjure ses amis « de se mettre en gardé contre des excitations qui pourraient être des pièges ! » Le pays est maintenant averti. O. Havard. La Patrie publie la note suivante : Quelques journaux français et étrangers avaient jugé à propos d’annoncer à lourde rôle que nos troupes allaient quitter Rome ; ils étaient allés jusqu’à fixer le jour du rappel de notre corps d’occupation ; c’était selon eux, le 15 novembre prochain. Puis, pour ajouter à cette nouvelle un vernis d’un parfum tout particulier, on en est venu à dire, en essayant d’avoir l’air sérieux, que si l’Impératrice était partie pour l’Orient, c’est qu’elle ne voulait pas être présente au moment où cette décision serait rendue publique. Cette invention bizarre, qui ne repose sur aucun fopdemçnt, qui n’a jamais eu l’ombre d’apparent, ne nous avait point paru digne d’une réfutation, et si aujour d’hui nous nous décidons à démentir bien nettement cette étrange nouvelle, c’est que cette question suscite dans les âmes déli cates de respectables inquiétudes qu’il nous semble utile de dissiper chaque fois qu’on essaye plus ou moins sérieusement de les faire renaître....

À propos

Lancé en 1868, Le Français était un quotidien à la fois catholique et libéral. Tirant à seulement 4 000 exemplaires, son lectorat est toutefois toujours resté très limité. Absorbé par Le Moniteur universel en 1887, le directeur du Français publie néanmoins quelques numéros en indépendant jusqu'en 1898, afin de conserver la propriété du titre.

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