Extrait du journal
tions du parti conservateur, et nous som mes certain de les résumer ici fidèlement dans ce qu’elles ont d’essentiel; mais, s’il en est ainsi, s’il y a en France une grande majorité d’hommes à qui ces idées, ces vo lontés, ces dispositions, ces sentiments soient communs, ne comprend-on pas qu’il faut à tout prix qu’ils agissent de concert, et ne voit-on pas aussi qu’à la condition de chercher le même dessein, ils sont certains de l’obtenir? Les choses étant ainsi, ne serait-ce pas une grande faute si le parti conservateur, à l’occasion de la question constitution nelle qui se posera peut-être demain, mais qui ne se pose pas aujourd’hui, se divisait à l’heure présente? Ecoutons le conseil du. Times ; mettons pour quelques jours au moins dans une réserve, d’où on pourra toujours la reprendre, la question de la forme définitive à donner au gouverne ment du pays. Quand nous voudrons nous brouiller, nous savons que nous aurons sous la main la pomme de discorde ; mais gardons-la pour la soif, pour le jour où nous aurons, nous autres conservateurs, le loisir de nous diviser sans inconvénient trop grave*. En attendant, tâchons d’être tous unis et bons camarades pour la rude bataille qui va se donner : ne lirons pas les uns sur les autres, ne regardons pas à gauche ou à droite, visons en face de nous, car l’armée révolutionnaire qui s’a vance va être sur nous avant que nous soyons prêts à la recevoir. Si nous lui pré sentons un front de bataille bien serré, la victoire est à nous; sinon, nous serons en tamés et défaits. Le parti révolutionnaire comptait sur une ressource qui lui fait défaut. Il espérait bien que les gardes nationales ne seraient pas désarmées. 11 représentait au gouverne ment le désarmement comme le signal de la guerre civile. M. Thiers s’était quelque peu laissé attendrir par les appréhensions qu’on lui suggérait, et la politique d’inti midation adoptée en cette circonstance par la gauche avait failli paralyser l’énergique volonté du parti conservateur. Grâce à Dieu, les prophètes de malheur et les pré dicateurs d’insurrection ont eu tort. Le licenciement des gardes nationales s’opère eu province sans aucune difficulté et sans aucun désordre. Les journaux révolution naires voient échapper à leur parti une occasion de bouleverser le pays, ils sont inconsolables....
À propos
Lancé en 1868, Le Français était un quotidien à la fois catholique et libéral. Tirant à seulement 4 000 exemplaires, son lectorat est toutefois toujours resté très limité. Absorbé par Le Moniteur universel en 1887, le directeur du Français publie néanmoins quelques numéros en indépendant jusqu'en 1898, afin de conserver la propriété du titre.
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