Extrait du journal

pour s’imaginer que le peup’.e, qu’ils ont été les premiers à leurrer, ne sait pas aussi bien à quoi s'en tenir sur leur compte que sur celui des radicaux ? S’il s’adresse de préférence aux seconds aujourd’hui pour réclamer l’exécution des promesses qui lui ont été fai tes, c’est pour une raison qui est loin d’étre à l’avantage des premiers, et uni quement parce qu’il considère à juste titre ceux-ci comme ayant depuis long temps fait faillite à leurs engagements. Si les radicaux sont «au pied du mur », — et nous n’en disconvenons pas,— les opportunistes, qu’ils le veuillent ou non, le sont en même temps qu'eux. Doulou reuse posture, sans doute, et qui, en cas de révolution sociale, pourrait en avoir pour corollaire une autre plus dou loureuse encore ! Mais elle ne peut être celle des uns sans être aussi celle des autres, ce qui, sur un point du moins, fait deux frères siamois de ces deux groupes ennemis. Ce n’est donc pas pour l’extrême gauche seule que le « quart d heure de Rabelais » vient de sonner, c’est aussi pour l’Union républicaine et pour la gauche tout entière, ou plutôt c’est pour la République elle-même, quel que épithète que lui donne chacun des groupes qui aspirent à la confisquer à leur profit. Nous sommes d’accord avec les opportunistes pour croire que ce quart d heure sera difficile à passer. E. de R....