Extrait du journal

des votes contradictoires. Si l’une ne devait être que la docile imitatrice de l’autre, une seule assemblée suffirait. La question sur la quelle porte, dans la circonstance actuelle, la divergence entre les deux Chambres françai ses, n’est pas de celles qui touchent à la base même des institutions. On ne se trouve même pas en présence d’un antagonisme de princi pes, puisque la Chambre des députés s’est dé clarée favorable à la liberté de l’enseignement supérieur. Il ne s’agit en somme que de dis sentiments sur l’application d’un principe ad mis par la majorité dans les deux Assemblées. Il n’y a pas là, nous semble t-il, les éléments d’un conflit grave. M. Laboulaye lui-même n’est pas un partisan absolu des jurys mixtes; il paraît pencher vers le système des jurys pro fessionnels, qui semble en effet la combinaison la plus rationnelle. La voie reste ouverte à toutes les modifications utiles qu’on pourra ju ger bon d’introduire dans la loi de 1875; un pourra même aller jusqu’à abroger entièrement cette loi, pour revenir purement et simplement au monopole universitaire. Cette solution au rait du moins i’avantage de la logique et de la sincérité. Mais ce que l’on ne peut admettre, c’est qu’il y ait une loi qui proclame la liberté de l’enseignement supérieur, et qu’il y ait une autre loi qui annule pratiquement la première. Le Sénat a empêché cette contradiction, et il ue nous semble pas qu’on ait le droit de lui en faire un crime....