Extrait du journal

» L’ami près fie l’ami, le frère avec la sur » Des loisirs distingués recherchant la douceur. » Après le poids du jour et l’ennui des affaires, » fous préférez nos jeux à des plaisirs vulgaires, » Et vous éparpillez, en de menus propos, » Votre esprit éveillé, même dans ce repos!!! » Eh bien ! en ce moment, des bords de la Syrie » Un peuple fraternel vers vous espère et crie. » Les impuissantes lois de l'empire ottoman » Livrent aux assassins les chrétiens du Liban. » De Beyrout à Damas, voués aux vieilles haines, » Ils tombent par milliers sur les monts et les plaines. » Le Druses’est jeté sur le chrétien maudit; » Il dévaste, il égorge! Et le Turc applaudit » Impassible en voyant la brutale démence » Des Dru-es s’étaler dans un massacre immense. » Quelques raies fuyards se perdent au désc’l, » D’autres viennent chercher asile vers la mer; » Et es débris d’un peuple, errant sans pain ni trêve, » Pour attendre la mort se couchent sur la grève. » Là, plus d’un malheureux peut voir à l’horizon, » Vers le Liban, le feu dévorer sa maison ; » Le {lot du désespoir '*envahit d’heure en heure, » Et, regardant la mer au loin déserte... il pleure! » Le fer dévore tout, femmes, enfants, vieillards; » J’ai vu brûler ma ville et ions- r ses remparts; » Sur un pavé sanglant, j’ai vu les mains souillées » Traîner dans le haro nos sœurs échevelées; » Au milieu de la nuit, à travers les débris, » Leur désespoir, vers nous jetait ses derniers cris!...