Extrait du journal

cotte manière, nous aurons la popularité pour nous; et tout le mal à réparer restera aux ministres actuels. Mangeons et buvons le bien qu’ils ont acquis par deux •années de rudes labeurs, et sous le feu roulant des injures de tous les partis. Ils ont tiré le char du bour bier; et maintenant qu’il est en plaine, montons-v, et fouettons la majorité, après l’v avoir attelée. » Sur le second point, M. Dufaure a fait comme le singe montrant la lanterne magique, et qui avait oublie d’allumer sa chandelle. Il se peut bien que son moyen pour obtenir de l’Angleterre, sans guerre, l’annulation du droit do visite soit excellent; mais il a ou blié de dire eu quoi il consistait. Quand fl l’aura fait connaître, nous lui en dirons franchement notre avis; et s’il est réellement aussi ef ficace qu’il le prétend, nous lui promettons que tous les ministères possibles s’empresseront de le mettre en pratique. M. le ministre des affaires étrangères a répondu à M. Dufaure avec cet admirable accord du bon sens et des vues «-levées qui ca ractérisent son rare talent, fl a montré- comment le meilleur et le plus sûr moyen d’appeler un plus grand nombre d'hommes à la participation des affaires publiques, c’était, eu consolidant le trône et les institutions, do vulgariser peu à peu, avec persévérance, avec patience, l’instruction et le bien-être «ans toutes les classes de la société. Aucune d’elles, a dit M. Guizot, n’est encore au niveau des droits politiques qui lui sont actuellement départis; et tout le monde sentait la justesse do cette observation J.Les jurés, les électeurs mu nicipaux, départementaux, censitaires, les députés eux-mêmes sont-ils tous au niveau de leurs fonctions? N’y a-t-il pas dans les conseils «le la commune, de VarrondisÉbruent, du département, dans le jury, dans la chambre même, un très grand nombre d’hommes qui laissent à désirer du côté des lumières et de l’expérience ? Au lieu d’aller prodiguer des droits politiques nouveaux, qui seront encore plus mal exercés que ceux qui existent, ne vaut-il pas mieux travailler à l’éducation morale, professionnelle, politique de toutes les classes? M. Guizot a ajouté «juc certainement, par le cours na turel des choses, le moment viendrait «où les droits politiques se raient étendus, et les lois politiques modifiées; il serait insensé de prétendre qu’on ne devra jamais toucher à la loi électorale ; mais le cabinet et avec lui tous les hommes prudens et sages pensent que, dans l’intérêt même des libertés publiques, il ne faut pas actuelle ment les exagérer. En ce qui touche le droit de visite, M. le ministre des affaires étrangères a été très catégorique. Il a h-produit l’opinion qu’il avait déjà émise dans les deux chambres ; et tout en affirmant de nouveau que, très certainement, le cabinet ouvrirait des négociations lorsque le moment lui paraîtrait opportun , il a ajouté qu’il ne croyait pas, en ce moment, en devoir ouvrir aucune, parce qu’il a la persuasion qu’elles échoueraient toutes. La netteté du langage de M. le ministre des affaires étrangères a fait une grande impression sur la chambre; et la question est bien avancée dès à présent....