Extrait du journal

Nous ne nions pas que les lettres de M. de Gertoude ne nous fassent le plus grand plaisir ; mais ce n’est pas notre faute si elles ne causent pas la même joie à nos lecteurs, qui sont habitués à une nourriture plus substantielle. Nous publions encore celle-ci ; mais M. de Genoude nous obligera de suspendic pendant quelque temps sa correspondance : « Monsieur, « Je suis charmé du plaisir que je vous fais en vous écrivant ; seule ment je vous prierai de ne pas abuser des fautes d’un copiste pour me faire dire ce que je n’ai pas dit. « Vous savez bien qu’il ne s’agit pas de grammaire dans notre dis cussion, mais des principes qui intéressent le plus la France. « Où était le devoir le 29 juillet 1830? Devait-on être parmi ceux qni combattaient la royauté et qui en avaient fait enlever partout les insignes? Pouvait-on savoir alors dans quel lieu la Gazelle de France devait être imprimée? Il résulte de noire discussion que ceux qui l’ont fait paraître à Paris ont agi sans mon autorisation, et j’étais à la fois le directeur et le propriétaire du journal. Sans doute, ils ont cru bien fai re ; mais si le roi avait convoqué une assemblée de la nation à Orléans contre le parlement de Paris, l’upparion de la Gazette à Paris aurait été une faute énorme. « Je n’ai donc point laissé faire ni signer mon journal. Je voulais qu’il ne fût point fait ni signé par d’autres que par moi, et dès que j’ai su le retrait des ordonnances, je suis revenu à Paris. Quant au mot des rédacteurs empêchés que vous prétendez avoir été publié dans la Ga zelle, il ne se trouve nulle part. « Toutes vos paroles n’infirment en rien ce que la Gazelle a dit il y a quelques jours, trois peurs ont dicté tout ce qui s’est fait à F Hô tel-de-Ville : la peur qu'on avait delà garde royale, la peur de la ré publique et la peur de l’invasion. Le pouvoir doctrinaire est donc né de trois peurs : je maintiens ce que la Gazelle a dit. » « Je vous prie et au besoin vous requiers d’insérer coite rectification dans votre plus prochain numéro. « J’ai l’honneur d’être, etc., k Genoude. » Nous ne pouvons pas faire moins que M. de Genoude, et nous maintenons qu’il a quitté Paris et abandonné son journal au moment du danger. Ce n'est pas nous qui lui disons cela, ce sont ses anciens amis et collaborateurs; car voici comment s’expri mait à ce sujet le journal la France, au mois de juillet 1813 : « M. de Genoude raconte à sa manière, c’est-à-dire en altérant les fai s, ce qui s’est passé en 1830. « Rien n’est si facile que de rétablir la vérité. Nous la dirons d’une manière complète. « La Gazelle conteste à M. Lubis le mérite d’avoir sauvé la Gazelle, en 1830; à elle permis. Chacun est libre d’apprécier un fait ; mais ce qui ne doit pas être permis, c’est de le falsifier sous prétexté de rétablir la vérité. « Ainsi, la Gazelle dit que M. Lubis fil paraître la Gazelle le 1er août. Les dates sont assez importantes en pareille matière pour qu’on insiste : or, c’ost le 31 juillet que la Gazelle reparut, en meme temps que tous les autres journaux. La preuve irrécusable do ce là il su trouve dans la collection de la (gazette. « Au surplus, pour plus d’exactitude, voici ce qui se passa à partir des ordonnances de juillet : « Le numéro de la Gazette qui parut à Paris, le 27 juillet au soir, avec la date du 28, contenait les lignes suivantes : « Quant à la constitutionnalité des ordonnances du 25 juillet, elle ne « peut être pour nous l’objet d’un doute. Toute constitution possible « s’est réservé le moyen de se préserver elle-même. »...