Extrait du journal

RELIGION SAINT-SIMONIENNE. Aujourd’hui dimanche , 4 décembre , la prédication aura lieu salle Taitbout, rue Taitbout, n° 9, à midi précis. FRANCE. CIRCULAIRE DE M. PÊRIER. M. Périer dit, dans la Circulaire aux préfets des départements, que lu résistance est le devoir de tout gouvernement; il les engage à repousser toute coneession comme une lâcheté. Cette conduite de l.i part du ministère est une faute grave. Certes il est déplorable de voir l’une des premières villes de France ensanglantée par des actes de violence tels que ceux dont Lyon vient d’être le théâtre; mais cependant il faut bien se garder de voir dans cet évènement autre chose qu’une simple révolte d’ouvriers. Il ne faut pas oublier qu’a vant de se porter à eette coupable extrémité les ouvriers ont tenté d’améliorer leur position vis-à-vis de leurs maîtres par des voies amiables, et que le gouvernement, qui a été instruit du résultat de res démarches, s’est borné à fermer les yeux, se réservant de frap per le tarif d’il!é;;alité lorsque ces mêmes ouvriers en demanderaient l’exécution. Le gouvernement s’est donc déclaré tacitement incompétent dans une question qui est néanmoins plus vitale que toutes celles qui ont occupé, jusqu’à ce jour les chambres et la presse. Et il a assumé ainsi sur lui une partie de la responsabilité qui pèse sur une popula tion laborieuse qui s’est laissé égarer un instant par l’excès de ses sou li rances. Ce que nous disons n’a point pour but d’adresser des reproches au gouvernement pour le passé, mais bien de l’engager à adopter une marche plus calme ; ainsi, au lieu d’encourager ses agents à sévir et à réprimer par la force; au lieu d’exalter la bravoure des gardes nationales du royaume, et de diviser ainsi la société en deux camps ennemis, il vaudrait bien mieux qu’il étudiât les causes de la souffrance générale, et qu’il cherchât à prévenir le retour de tout acte de violence par des mesures ayant directement pour objet l'a mélioration du sort des masses. Résistance et concessions sont des mots malheureux qu’on devrait éviter de prononcer. La résistance, comme système de gouvernement, est la négation de tout gouvernement, car c’est abdiquer par là cette haute fonction de direction, de protection de tous les intérêts, qui est assignée à tout pouvoir ; c’est se mettre réellement alors dans la nécessité de faire des concessions un de subir la loi des commotions politiques. L’expérience de la restauration a suffisamment prouvé d’ailleurs l’im puissance d’une résistance prolongée à la satisfaction de besoins lé gitimes. Or qu’y a-t-il de plus légitime que de demander à vivre de son travail? » ■TT1i»fi T» PROPOSITION DE M. LOUIS. D’après le langage des journaux du ministère on devait penser qu’il commençait à avoir conscience des besoins de la classe des tra vailleurs , on devait s’attendre à le voir entrer dans les voies d’une politique conciliatrice. Mais la pratique ministérielle vient détruire les espérances que l’on concevait. Ainsi on a peine à concevoir que M. Louis ait eu le courage de proposer lin dégrèvement pour la pro priété foncière, lorsque ceux qui ont h peine en propriété leur nour riture du jour demandent secours, tantôt avec instances et gémis sements, tantôt en armes avec des accents de fureur que leur arrache le désespoir. M. Louis, fidèle aux traditions de ses devanciers, ne peut point se résigner à apporter la moindre modification dans ses vieux plans financiers. Cependant s’il est bon quelquefois qu’un homme d’état résiste à l’esprit d’innovation, de peur de précipitation, il n’en est pas moins vrai que son habileté consiste surtout à savoir démêler les réclamations qui indiquent réellement les besoins de l’époque. L’un des titres de gloire de M. Necker c’est d’avoir com pris à temps la nature des réformes à opérer dans les finances ; il s’attira , il est vrai, l’animadversion des courtisans et des nobles, mais il honora sa mémoire par ses efforts courageux, dans le but d’améliorer la condition du peuple. La suppression des impôts sur les boissons, sur le sel, sur la lote rie, est maintenant une de ces mesures dont on ne saurail méconnaî tre la nécessité, et dont on ne saurait ajourner l’adoption sans danger. Celte branche du revenu public indique même par le nom d’mdirect qui lui a été donné, le caractère frauduleux dont elle est em preinte. C’est en effet par des voies détournées, indirectes, qu’on arrache au pauvre une portion de sa subsistance; car on n’oserait pas demander directement une contribution pécuniaire nu prolétaire qui vit péniblement au jour le jour, et qui paie de ses sueurs et de ses fatigues le tribut de travail que Dieu a imposé à tout homme. Ne serait-il pas temps enfin que les rapports des gouvernements avec les peuples prissent un caractère de haute loyauté, et qu’on fit...