Extrait du journal
Depuis quelques années l’éducation des artisans et des jeunes apprentis est devenue, en Angleterre, l’objet d’une attention toute particulière. On a senti qu’en répandant de plus en plus parmi eux le goût de l’étude et d'une in struction solide, on les arracherait à une foule de vices dégradants, qu’on exciterait en eux une louable émula tion, qu’on en ferait de meilleurs citoyens, aussi bien que des artisans plus habiles, et qu’enün, par une conséquence nécessaire , on donnerait un nouvel essor aux progrès de l’industrie et du commerce, on ajouterait à la richesse, à la prospérité de la nation entière. Aussi a-t-on vu se former, depuis trente ans, une foule d'écoles publiques des arts et métiers, où les ouvriers elles jeunes apprentis viennent assister aux leçons gratuites des professeurs les plus distingués. Dans l’École de Londres, outre les leçons des professeurs, les artisans ont encore à leur disposition une bibliothèque considérable, dans laquelle ils sont toujours admis à prendre des renseignements, un salon de lecture, un muséum de modèles, une école de dessin, un labora toire et une fabrique, où ils peuvent faire des expériences, et où ils trouvent tous les instruments nécessaires. Les pro fesseurs développent les principes généraux de la mécani que, de la chimie, etc.; et des ouvriers habiles, qui ont fait une étude approfondie de leur art, expliquent ensuite aux jeunes apprentis les moyens d’appliquer ces principes. Mais des occupations particulières, une maladie, un voyage, mille autres circonstances enfin, peuvent empêcher une foule d’ouvriers de suh re ces leçons publiques. Un autre moyen d’instruction leur est offert dans des journaux rédigés par des hommes habiles, et mis à lu portée de l’intelligence la plus ordinaire et de la fortune la plus modique. Nous avons dans ce moment sous les yeux plusieurs numéros d’un journal qui paraît tous les samedis, sous le titre de Journal lu:bdomadaire de l’Artisan; c’est un recueil de toutes les inventions nouvelles, des expériences, et des projets de periectionnement dans tous les arts. L’objet de ce journal est de fournir ces instructions spéciales qui ne se trouvent dans aucun livre, ou qui y sont traitées d’une manière trop scien tifique : ici, au contraire, tout est si simple et si clair qu’il suflît de savoir lire pour comprendre. Chaque numéro, com posé de seize pages in-8°, imprimé sur deux colonnes, et accompagné de gravures sur bois très bien faites, représen tant quelques machines nouvelles , ne coûte que six sous. L’impression est très soignée, de sorte qu’après avoir servi à l’instruction de l’artisan, ce journal contribue S enrichir la petite bibliothèque de sa famille. Il est encore un autre moyen de répandre l’instruction...
À propos
Fondé en 1824 par Pierre Leroux (1797-1871) et Paul-François Dubois (1793-1874), Le Globe a traversé plusieurs phases très distinctes : de publication strictement littéraire, la rédaction – regroupant plusieurs universitaires – s’est peu à peu intéressé à la politique et à l’économie, via le saint-simonisme.
En savoir plus Données de classification - james watt
- dupin
- angleterre
- liverpool
- new-york
- amérique
- école de dessin
- lu