Extrait du journal

Parlerons-nous du droit de visite? Deux traités existaient, ce lui de 1831 et celui de 1833. C’était l’œuvre de tout le monde. M. Guizot a vu dans les chambres surgir une opposition sé rieuse, imposante, dans celte alfa ire. Il n dû tenir compte de ce mouvement de l’opinion publique. Il a refusé de ratifier la convention de 1841. L’Angleterre ne s’est pas plaint. Elle a tout annulé, et vous savez le résultat de la mission de M. de Broglie. M. Guizot a-t-il reculé devant l’Angleterre sur le droit de vi site, a-t-il cédé? N’a-t-il pas obtenu de cette puissance toutes les concessions désirables? Le voyage de la reine d’Angleterre à Eu, sa résolution sponta née d aborder sur les côtes de la France, est-ce un événement sans portée ? La réception éclatante qui a clé faite au roi LouisPhilippe, en Angleterre, doit-elle être comptée pour rien? Cer tes, si notre roi avait pris l’initiative lors de ce voyage, l’opposi tion n’aurait pas manqué de signaler dans cette visite un acte de faiblesse. Dans ces deux faits, ne voyez-vous pas un témoignage vivant du bon vouloir, de l’estime profonde de l’Angleterre à l’égard de la France? Evidemment, sur aucun point, dans aucune question, le ca binet du 29 octobre n’a fait aucune concession fâcheuse. Il est regrettable que ces vérités ne soient pas plus souvent dévelop pées; car l’opposition, à force Je répéter ses calomnies, répand ses préjugés dans les masses. Mais les faits parlent si haut, ils jettent une lumière si éclatante, que force sera un jour aux aveugles et aux sourds les plus obstinés d’ouvrir leurs oreilles et leurs yeux. Nous comprenons parfaitement que M. Guizot se re fuse à proclamer les résultats que sa politique a conquis. Les avantages s’affaiblissent, du moment où l’on cherche à en tirer vanité et à les faire valoir. Plus on obtient, plus l’on est obligé de se taire. Chaque nouveau succès impose une plus grande réserve. • Les grands ministres ne se targuent pas de leurs succès. Ils agissent et se taisent. Les petits ministres font beaucoup de bruit, et lorsqu’ils abandonnent les affaires, ils laissent après eux le désordre, la déconsidération dans le gouvernement ; toutes les relations re froidi es ou rompues, tous les intérêts alarmés ou compromis....