Extrait du journal

PARIS, 4 MAI. r La chambre des députés a tenu séance aujourd’hui ; il n’a pas dépendu de M. Lherbettc que les deux projets de loi qui étaient à l’ordre du jour ne fussent pas votés dans la séance. Il a renouvelé une vieille querelle que l’opposition ne croit pas encore avoir usée, au sujet des discours que prononce le roi, soit au premier jour de l’an ou bien au l«r mai, jour de la saint Philippe. Il a demandé si le ministère acceptait la responsabilité des paroles prononcées par le roi en ces occasions solennelles. M. le ministre des affaires étran gères a répondu affirmativement et en termes des plus catégori ques. Qu’avait à faire M. Lherbettc, s’il y avait eu, dans son apparition à la tribune, la moindre envie de aémontrer sérieusement que la réponse du roi à la harangue de M. le président de la chambre des députés contenait des doctrines dangereuses ? Il devait suivre les réglés tracées en pareil cas par le règlement : formuler une pro position, ou bien prendre jour pour adresser des interpellations au ministère. Mais on a demandé a M. Lherbettc : Que proposez-vous? — Rien. Voulez-vous prendre jour pour des interpellations? — Non. La chambre a dû passer et elle a immédiatement passé à l’ordre du jour, regrettant sans doute même le peu de temps quelle avait perdu à laisser parler quelqu’un qui n’avait rien à dire. M. Lherbettc a crié que c’était étouffer la discussion. Plût à Dieu que la chambre se décidât à étouffer de la sorte toutes les discussions oiseuses qui troublent l’ordre et la marche de ses travaux ! A peine la loi sur les crédits supplémentaires demandés pour l’é tablissement de nouveaux canaux et pour les routes royales classées a-t-elle été votée, que M. Haviri, jaloux des lauriers de M. Llierbette, a voulu trouver un moyen de faire perdre deux jours à la chambre. Il s’agissait de la fixation définitive de l’ordre du jour. M. Havin voulait que demain la chambre chômât, et que samedi elle entendit des rapports de pétitions, ce qui est une autre manière de chômer. De la sorte, l’affaire de l’enquête électorale eût été ren voyée à lundi. La chambre a, fort heureusement, maintenu son ordre du jour. Elle commencera demain les débats de l’enquête électorale, aux quels il faut donner une durée de plusieurs jours. La loi des sucres, qui suivra immédiatement, attendra probablement son tour encore pendant une semaine. La séance a été terminée par le vote d’un crédit de 700,000 fr. pour achèvement du palais de notre ambassadeur à Constantinople, vote qui a eu lieu à une très grande majorité, après des explications qu’a données M. le ministre des affaires étrangères....