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Le Globe, 9 mars 1830

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Le Globe
9 mars 1830


Extrait du journal

DISCOURS DE M. DE CHATEAUBRIAND. « Messieurs, » Je ne viens proposer aucun changement au projet d’a dresse. Ce projet me semble grave, plein de mesure, de con venance, de dignité : y changer une phrase serait, selon moi, le gâter dans son esprit et dans son ensemble. Il est fort sur tout par les choses qu’il ne dit pas; et ce sont ces choses que je me décide à dire. J’expliquerai à la tin de ce discours la nature de mon vote, ou plutôt la raison pour laquelle je m’abs tiendrai île voter. » Je saisirai en même temps l’occasion qui m’est offerte de développer quelques principes qui ont dernièrement servi de règle à ma conduite. C’est, je l’avoue, à mon corps défen dant, et après de longues hésitations, que je me suis résolu à monter a cette tribune. Jamais je n’ai tant désiré la paix, jamais je n’ai été moins disposé à me jeter au milieu des ora ges : il a fallu six mois entiers de provocations, il a fallu m’en tendre traiter d’apostat et de renégat par ordre ou par permis sion, pour qu’cnliit je me crusse obligé de m’expliquer. Au rosie, je pardonne de grand cœur à ceux qui m’ont prodigué les outrages. » Je désire quatre choses pour mon pays, Messieurs : la re ligion sur les autels de saint Louis, la légitimité sur le trône de Henri IV, la liberté et l’honneur pour tous les Français. » Je n’ai point douté que les ministres du jour n’eussent l’intention de maintenir ces quatre choses ; mais j’ai peu é dès le premier instant que, par la nature même de la compo sition du conseil, ils inquiéteraient les intérêts publics; j’ai pensé qu’en voulant trouver la France ancienne dans la France nouvelle, ils pourraient mettre la réalité en péril pour saisir ou pour combattre des chimères. » Voyez, Messieurs, connue ils sont déjà entraînés, mal gré eux, sur la pente où ils se sont placés ? Avec quelle douleur ne sc sont-ils pas cru sans doute obligés de porter un de ces coups dont le moindre inconvénient est de ne faire peur à personne ? » l u pair de France, un brave officier, un fidèle serviteur du trône , le gendre du chancelier d’Ambruy , a été frappé sur la tombe à peine refermée du vénérable président dont nous déplorons la perte, et cela pour avoir voté selon sa conscience , en obéissant aux serments même que l’on exige de nous quand nous parvenons à la pairie, ou quand nous nous présentons aux élections. Chaque gouvernement a son allure : un gouvernement légitime, paternel, constitutionnel n’est point un gouvernement de colère et de violence. Quand il emprunte le caractère des gouvernements despotiques et illégitimes il sort de scs voies, et il perd , en voulant être fort, sa véritable force. » Enfin, .Messieurs, les ministres ont fait le discours de la couronne. G et acte renferme tout leur système ; je vais l’exa miner rapidement : de cet examen naîtra pour moi l'impos sibilité de donner mon adhésion au projet d’adresse qui, tout...

À propos

Fondé en 1824 par Pierre Leroux (1797-1871) et Paul-François Dubois (1793-1874), Le Globe a traversé plusieurs phases très distinctes : de publication strictement littéraire, la rédaction – regroupant plusieurs universitaires – s’est peu à peu intéressé à la politique et à l’économie, via le saint-simonisme.

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