Extrait du journal

exaspéré la littérature et l’hospitalité de ses compatriotes avaient été traités en Angleterre. Dans son indignation, il ne songea point qu'il n’était plus un simple citoyen, chez qui ces sen timents eussent mérité des éloges, et ne se rappela point qu’il était le premier ministre des États-Unis, et le princi pal organe du gouvernement, dont le langage, plein de re proches, de violence et de récriminations, allait devenir un précédent perpétuel dont on s’appuierait contre lui. On pou vait applaudir au talent, mais on s’affligeait de le voir ainsi employé par un politique. Le littérateur ou l’homme du monde trouvaient du plaisir à lire le discours de M. Adams ; mais comme ouvrage d’un homme d’état, une telle mani festation des sentiments du ministre des États-Unis d’Amé rique était sans dignité et sans prudence. , En temps de paix, M. Adams, s’il était président des EtatsUnis, répandrait au dehors la réputation de son pays ; et la littérature ainsi que les hommes de lettres seraient plus respectés sous son administration qu’ils ne l’ont jamais été. Qu’on imagine l’effet de sa présence et de ses mœurs sur un ambassadeur étranger, n’importe de quel pays d’Eu rope , qui le verrait pour la première fois comme je l’ai sou vent vu. Cet étranger, accoutumé à la pompe et aux cir constances de la royauté, et plein de défiance contre la simplicité républicaine, sc présente pour la première fois chez le président des États-Unis : un seul domestique l’an nonce ; il est introduit, sans aucune cérémonie , dans une chambre moins bien meublée que ne l’est d’ordinaire celle d’un négociant européen. U voit, écrivant à une table, un petit humme presque chauve, la figure toute privée d’expression , les yeux rem*...