Extrait du journal
loi vivante, et, répondant à ceux qui nous ont lancé le reproche de servilisme, il a dit : •Il est libre celui qui est fort ; il est libre celui qui peut dévelop per toute sa virtualité. Eh bien I je vous le dis, jamais je ne me suis senti si libre, c’est-à-dire si capable de développer ma spontanéité, que depuis que je reçois la vie de notre père suprême Enpahtim , de notre bon père Olinde Rodriguet. Je vous dis que jamais je ne me suis senti aussi fort que depuis que je puis m’appuyer sur eux et nie servir de leur force. Je vous dis que celui-là seul est servile qui vit isolé, enchaîné à ses passions ; tout ce qui l’entoure est pour lui un sujet de crainte, et sa capacité est enchaînée, comprimée. Celui, en un mot, qui vit isolé est faible, parcequ’il ne peut compter que sur lui ; tandis que nous, qui sommes associés, nous pouvons comp ter sur tout ce qui nous entoure comme homme, et sur tout ce qui nous entoure comme univers ; c’est-à-dire sur Dieu I » (Applau dissements prolongés. ) Bacd ; « Enfants de Saint-Simon, mes frères vous ont parlé de ce qu’il fout croire et de ce qu’il faut pratiquer; moi je veux vous dire ce qu’il faut aimer; je veux vous apprendre le véritable carac tère de votre mission vis-à-vis du monde que nous vous appelons à convertir, et qu’en ce moment je vous sois à tous un enseignement vivant de l’avenir que vous aurez à traverser. Aujourd’hui même, quand notre père Enfantin m’a rappelé que l'heure était venue de vous porter sa parole : •Veuillez m’eu dispenser, lui disais-je; j’ai le • cœur plein de tristesse. Voulez-vous, mon père, que je la porte à • vos enfants ? — Va, m’a-t-il répondu, va leur apprendre que la • douleur est encore la vie de l’apôtre ; il faut qu’ils le sachent. »— Mou père, lui disais-je encore, je souffre de voir le monde vous • méconnaître et vous accueillir par l’injustice et la calomnie. — Le •jour n’est pas loin, mon fils, où, à la place de l’imprécation, le » monde me saluera par des bénédictions et des actions de grâces. • Va dire à nos enfants que pour eux, pour l’humanité entière, l’œil • fixé vers l’avenir, je traverserai le présent avec calme. » Enfant», j’ai obéi, je suis venu : écoutez donc. ■ Ce monde, dont les maux nous appellent, méconnaîtra d’abord notre mission, il viendra à nous armé de violence, et nous devrons lui répondre par la paix et par l’amour. Travailleurs, hommes fer mes, l’heure de la conquête pacifique du monde a sonné pour vous. Vous souffrirez sans doute, mais vous appliquerez toute votre force à convertir à votre foi ceux-là surtout qui vous feront souffrir , car le plus malheureux des hommes est celui qui nourrit encore dan» son âme des sentiments de guerre et de violence. • Partout où la lutte est flagrante et menaçante portez les germes de l’union religieuse qui vous lie. Et bientôt cette famille que vous aurez engendrée à la foi nouvelle changera en paroles d’aeiour ses cris de violence ; et, par vous s’élevant jusqu'à notre pèse suprêmi, l’acte d’amour de l’humanité renverra la vie harmonieuse et pois sante à celui qui au nom de Dieu et de Saint-Simoo vient aujour d’hui l’apporter au monde. » Holstf.in, directeur du personnel t « Mes chers enfants, après ce que vous ont dit mes frères, je ne m’apesantirui pas davantage sur les devons que vous allez avoir à remplir, vous les connaissez tous. • Enfants, ayez foi en nous, ayez foi en Dieu qui, par la bouche de notre père suprême, nous a chargés de veiller à votre bonheur, de nous occuper sans relâche du sort de vos jeunes enfants, qui dès aujour d’hui deviennent le» nôtres. Cette foi que vous venez proclamer à la face du monde, ce sera à moi, par les communications particulières que je dois avoir avec vous, et qui seront dorénavant l’objet de la mission que j’ai reçue ; ce sera A moi, dis-je, delà soutenir si elle venait à chanceler, de l’éclairer si vous en éprouviez le besoin. Aussi je viens vous demander à vous, nouveaux élus, l'amour, la confiance que j’ai obtenue de vos frères aînés en Saint-Simon. • Enfants, nous vous aimons, aiinez-nous. • Je vois vous appeler tous individuellement à venir recevoir de notre père Rodrigues la consécration Saint-Simonienne. » Mon Père, • Je vous demande pour ces nouveaux fils, pour ces nouvelle» fil les, le baiser de paix et d’amour. » Alors a commencé la consécration des nouveaux enfants admis de la classe prolétaire dans la famille Saint-Simonienne. Les femmes ont d’abord été appelées. Vingt-trois ont successivement été présentées an père Olinde par les directeurs d’arrondissement. Le père Olinde les n toutes in ter re nées, leur rappelant tout ce qui venait de leur être dit sur la solen nité de I acte qu elles consommaient, sur les douleurs qui pour elles en seraient le résultat, sur les calomnies dont elles devietiffRMl l’objet. Toutes ont manifesté dans leurs réponses une ferûMfly*^3 quable. Quelques unes ont demandé à dire quelque^ rttoKtuil npuveaux frères, leurs nouvelles sœurs. Les allocntioiékÿînMflNL ) Noël et Ronde! ont surtout excité la sympathie de Æ|2| paroles de la dernière ont pu être recueillies. . iT 1 « Mes pères, a-t-elle dit, permettez-moi aussi dé tJNn lieu saint de mon amour pour les classes souffrantes, d?| tion pour l’œuvre religieuse qne vous accomplissez, et de pation toute dévouée que je suis résolue d’y prendre. V •J'ai vu, j'ai enduré ces maux de ta société pour la guérison des-...
À propos
Fondé en 1824 par Pierre Leroux (1797-1871) et Paul-François Dubois (1793-1874), Le Globe a traversé plusieurs phases très distinctes : de publication strictement littéraire, la rédaction – regroupant plusieurs universitaires – s’est peu à peu intéressé à la politique et à l’économie, via le saint-simonisme.
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