Extrait du journal
en France 67,531 bœufs; en 188i, 49,318; en 1885, 43,5'JU. Pour les moutons, en 1883, nous avons aux importations 1,914,424 tètes ; eu 1881, 1.749,378; en 1885, 1,655,625. 11 résulte de ces chiffres que l’effet de la loi a été de diminuer les importations pour le blé et pour la viande. Eh bien ! cette conséquence ne nous pa raît pas aussi évidente qu’à M. le ministre. La loi sur le relèvement des tarifs de douanes est du 29 mai 188a. Les cinq pre miers mois de l’année n’y ont donc pas été soumis; l’année 1884 y a échappé. Or, que voyons-nous ? C’est que la baisse dans les importations de viande se mani feste de la manière la plus sensible pour les importations de viande et de blé en 1884 ; -elle ne fait que continuer en 1885. Elle se serait produite, môme sans droits de douanes. Celle baisse prouve, d’un côté, que la récolte a été bonne ; que nous avons eu besoin de demander moins à l’étranger ; elle prouve aussi malheureusement que notre pouvoir d’achat a diminué et que notre consommation de viande et de pain a été moins grande qu’elle ne devrait Vôtre. La preuve de ce que nous avançons est confirmée par la baisse constante des prix. Au mois de novembre 1883, le blé valait 25 fr. 75 ; au mois de novembre 1884. 21.85 ; au mois de novembre 1885,20.85. La loi de protection n’en a pas fait remon ter le cours. C’était à prévoir. La protection ne se ré partit pas, comme nous l’avons montré, sur les 100 millions d’hectolitres de la récolte. Aussitôt après, quand les fermiers sont obligés de vendre pour payer leur terme de la Saint-Michel, ils se font concurrence entre eux sur le marché. Ce n’est que plus tard, lorsque le stock de la production in térieure a diminué que la protection pour rait jouer un rôle. Elle protégerait ainsi les moins besoigneux, ceux qui ont pu atten dre. Pour la viande, le prix n’a cessé de baisser depuis trois ans, en môme temps que ses importations. Le kilogramme de bœuf valait au marché de la Yillette, en 1883, 1 i’r. 82; en 1884. 1 fr. 68; en 1883, 1 fr. 54. Le mouton valait en 1883, 2 fr. 04 le kilogramme ; en 1884, 1 fr. 8 4 ; en 1885, 1 l’v. 74. M. le ministre a dit « qu'il n’avait pas à mettre en relief l’enseignement qui résul tait de ces chiffres ». C’est trop de modestie et de réserve. Du reste, cet enseignement est malheureusement aussi clair que dou loureux. Ce n’est pas parce que le bétail, parce que les moutons sont trop abondants que les prix ont baissé en môme tempsque leur importation : c’est parce que le pou voir d’achat du consommateur a diminué, et il a diminué grâce à la stupide politique économique dans laquelle nous sommes engagés depuis cinq ans et dans laquelle nous nous enfonçons chaque jour, comme l’ivrogne qui, une fois étourdi, dans Ves poir de se « remettre », continue à boire jusqu'à ce qu’il tombe. Yves Guyot....
À propos
Fondé par Adolphe Coste en 1871, Le Globe était un journal républicain qui se donnait pour mission d’« instruire son lectorat », et de lui apprendre à tirer le meilleur de la nouvelle situation politique en France après l’Empire – souvent d’un point de vue économique. Ce journal ouvertement cynique sera publié jusqu'en 1938.
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