Extrait du journal

La France fit à son tour des concessions à la Belgique sur les toiles de lin et sur les charbons. 11 faut cependant re marquer (pie les concessions faites par la France portaient en général sur des matières premières dont elle avait besoin : telles que les fontes, les pierres, le zinc brut, les graines oléagineuses et le charbon de terre. Or, voici comment les deux gouvernemens ont agi. Le gouvernement belge a maintenu toutes ses concessions, le gouvernement français les a successivement et presque complè tement retirées. Il ne reste plus guère des concessions faites à la Belgique par les ordonnances des 8 juillet 1834,10 octobre et 28 décembre 1835, et par les deux lois des 2 et 3 juillet 1836, que les réductions de tarif sur les toiles, et encore sont-elles presque annihilées par l’ordonnance du 24 septembre 1840 et par l’amcndemcm-Delespaul, relatif aux fractions de fil. C’est dans cet état de choses qu’est survenue l’ordonnance du 26 juin 1842, qui doublait, par mesure générale, les droits d’en trée sur les fils et tuiles de lin. Etait-il juste de faire supporter cette aggravation de tarif à la Belgique, qui avait payé la réduc tion du droit sur ses toiles, par de si nombreuses et de si im portantes concessions?—Non, certainement. La convention du 16 juillet ne lut donc [tas une faveur, mais un acte de justice. Nous ne mettons pas le patriotisme à déguiser la vérité, et nous croyons être plus utiles à notre pays en lui découvrant une erreur ou une injustice, qu’en essayant de la cacher....