Extrait du journal

Le Siècle a pris le bon parti, c’est de garder le silence à l’égard de la Gazette de France. Quelle discussion sérieuse avoir avec des gens qui ne*veulent pas répondre, qui s’obstinent dans quelques idées saugrenues au-delà desquelles ils ne voient plus goutte, et dont l’unique procédé consiste à dépister sans cesse leurs adver saires et à les fatiguer à force de crier en plein champ? Cela peut amuser les jeunes et alertes écrivains de la Gazette de France-, quant à nous, qui ne sommes point si ingambes , et qui n’avons pas tant de temps à perdre, la Gazette trouvera bon que nous ne l’imitions pas. Si la Gazette veut réfuter les ryisunnemens que nous lui avons faits hier, elle nous trouvera prêts à continuer la campagne contre elle; mais à changer de terrain chaque fois qu’elle se sent battue, à la suivre partout où la pousse son vaga bondage politique, non pas s’il vous plaît 1 Nous vous demandons un peu, par exemple, en quoi cela nous touche, que la Gazette de France ait fait ou dit telle ou telle cho se en 1829? Est-ce que cela a quelque chose de commun avec la question présente? Evidemment non ! Oh ! alors, brave Gazette, restez en l’an de grâce 1845, et défendez-vous 1 Hier, nous vous reprochions de ne jamais dire une parole qui ne fût exactement le contraire de la vérité, et de cela nous donnions nos preuves ; et voilà qu’aujourd’hui, au lieu de vous corriger d’un penchant non moins répréhensible aux yeux de la religion qu’aux yeux de la simple morale philosophique, vous recommencez de plus bel le à exercer votre humeur calomnieuse contre nous. « Le grand argument du Globe, osez-vous dire, c’est que nous avons à soute nir une bataille générale sur toute notre ligne avec tous les jour naux. » Point du tout, chère Gazette, ce n’est pas là notre grand argument contre vous! Cette phrase, extraite de notre article d’avant-hier, et qui n’est que la constatation d’un fait, une simple remarque incidente, n’a rien de commun avec les argumens que la dispute entre le Siècle ut vous nous a suggérés dans notre article d’hier. C’est à l’article d’hier qu’il faudrait répondre, ô excellente Gazette, et non à un passage in signifiant de tout autre article. Nous vous avons prié de nous établir la légitimité historique et philosophique de votre préten du droit absolu; nous vous avons déclaré, et nous vous déclarons encore, que nous sommes prêts à pêcher avec votre ligne, à nous agenouiller devant les Capitulaires, et à faire amende honorable à l’assemblée de Vizille, si vous parvenez à dissiper les ombres qui...