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Le Globe, 21 octobre 1844

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Le Globe
21 octobre 1844


Extrait du journal

prochaine discussion de l'adresse ,* car de ces deux choses l’une : « Ou le ministère s’abstiendra d’y mettre un paragraphe, une phrase explicite destinée à rappeler, à célébrer do nouveau l'entente cordiale ; ce qui sera significatif ; « Ou si ce paragraphe s’y trouve, il sera modifié plus profondément encore que l’année dernière, à moins qu’on n'ait réalisé le voeu de la chambre des députés, ainsi exprimé t « Cette bonne intelligence aidera « sans doute au succès des négociations qui, en garantissant la répres sion d’un infâme trafic, doivent tendre à replacer notre commerce sous la surveillance exclusive de notre pavillon. » Or, devinez, lecteurs, quel est le journal qui a écrit le premier article, si convenable et si modéré? C’est le journal d’opposition, c’est le Siècle ; et devinez quel est le journal qui a écrit le second article, si partial, si inconvenant ? C’est le journal conservateur, c’est la Presse. Le lord maire faisant pour le roi des Français ce qui n’a été fait pour aucun souverain, sortant de la Cité et venant porter à Windsor l’expression des sympathies de la ville de Londres pour le roi et pour la France, tout cela n’est, pour la Presse, qu’un acte de politesse vulgaire, qui n'établit aucune différence en tre la visite à Eu et la visite à Windsor. De la reconnaissance pour si peu ! y pense-t-on? Est-cc que l’Angleterre pouvait ne pas faire ce qu’elle a fait? Nous aurions bien voulu voir que le lord maire, par exemple, sc permît de ne pas se déranger ! S’il était resté dans la Cité, nous aurions déclaré la guerre à l'Angleterre, pour lui apprendre son devoir. Le Journal des Débats dit que le cri : Vive la reine d'Angleterre1 poussé par l’escadre française, est l’expression fidèle des senti mens du pays. — Non, cela est faux, répond la Presse, et voici comment elle le prouve : A la prochaine discussion de l’adresse, dit-elle, le ministère ne rappellera pas la cordiale entente, ou s’il la rappelle, la chambre moditiera ce paragraphe de l’adresse plus profondément encore que l’année dernière. Que répondre à cela? sinon que le ministère rappellera dans l’adresse la cordiale entente et que la chambre ne modifiera pas ce paragraphe plus profondément que l’année dernière. Que dira alors la Presse ? Eh mon Dieu! si cela arrive, comme nous n’en doutons pas, la Presse dira que la manifestation de la chambre n’a pas un sens national, comme elle le dit aujourd’hui de la manifestation de l’escadre. Le roi, le ministère, les officiers de notre escadre, les cham bres; ne représentent ni ne comprennent le sentiment national. MM. de Girardin et Dujarrier le représentent et le comprennent bien mieux. La Presse, n’est-ce pas la représentation nationale à raison de 48 fr. par an et par tôle ?...

À propos

Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.

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