Extrait du journal

Parlez en Angleterre principes généraux, dites par exem ple que la loi ne doit point intervenir dont les opinions, et il est probable que l’on répondra, comme sir James Macin tosh à M. Benjamin Constant : « Il y a long-temps que ces » choses-là sont convenues chez nous. » Il y a même si long temps que quelques unes sont complètement oubliées, et la liberté religieuse pourrait bien être du nombre. Tout le monde la reconnaît ; mais c’tst une formule morte, dont le sens n’est plus compris ; un lieu commun, dont on ne con teste pas l’excellence, tout en lui portant des atteintes con tinuelles. Je pourrais vous en donner mille preuves ; je m’en tiens à ce qui s’est passé il y a huit jours dans la chambre des Communes. Un M. Taylor, déiste connu, demandait que lui et les personnes de sa foi fussent dispensés de prêter ser inent sur l’évangile , et cette simple pétition a soulevé le plus violent orage. « Comment se lier à un homme qui ne croit pas à la révélation ? » s’est-on écrié de toutes parts. Deux ou trois membres seulement ont osé observer que, lorsqu’un mahométan était admis ù jurer sur l’alcoran, et un Indou sur la tête de son enfant, il était singulier qu’un déiste ne jouit pas d’un privilège semblable. Mais la discussion n’est pas sortie de ce cercle étroit ; et personne n’a songé à dire : « Votre loi n’est pas seulement injuste ; elle est absurde; «elle est immorale, puisqu’elle donne une récompense au «mensonge et une prime à l’imposture. De deux choses «l’une : ou le déiste, l’athée même ( 1), qui se présente pour...