Extrait du journal

PARIS, 25 AVRIL. La discussion sur la loi du recrutement a continu6 aujourd’hui à la chambre des pairs j il s’agissait de deux systèmes : l’un, celui du gouvernement, voulait que tout le contingent fût appelé à la fois, et qu’au bout de six ans les soldats congédiés fissent partie de la ré serve pendant les deux années qu'ils auraient eu encore à passer sous les drapeaux pour compléter la durée légale de leur temps de service. L’avantage de ce système, que soutenait M. le ministre de la guerre, était do composer la réserve d’hommes déjà habitués à la vie militaire, et que le cas de guerre trouverait prêts à entrer en campagne. La commission a voulu, au contraire, qu’il ne fût appelé sous les drapeaux qu’une partie du contingent, et que Tes jeunes soldats laissés dans leurs foyers fussent assimilés aux militaires en congé illimité. A la vérité, par ce système, la réserve serait composée de conscrits qui, dans le cas de guerre, n’auraient pas même reçu le baptême de la caserne; mais aussi l’effectif de l’armée serait formé de soldats qui auraient passé plus de temps sous les drapeaux. Les deux systèmes ont eu leurs partisans parmi les hommes les plus compétens et parmi les illustrations militaires de la chambre dos pairs , ils ont été habilement défendus de part et d’autre, et l’on aura une idée de la vivacité de la lutte par le résultat du scrutin : l’a mendement de la commission a été adopté par 69 boules blanches contre 62 boules noires. Un amendement de M. le général d’Ambrugeac, qui proposait de prolonger à dix années la durée du service militaire fixée à huit armées par la loi, et de réduire le contingent de 80 à 60 mille hommes, n’a pas été adopté. On a pensé avec raison aux perturba tions qu’un long séjour sous les drapeaux occasionne à ceux que le sort y appelle....