Extrait du journal

affaires d’Orient produit seul des effets qui font tache au tableau. Rien ne le prouve mieux que les derniers documents officiels que nous allons analyser ici. La rentrée des im pôts s’est faite dans des conditions excel lentes pendant le premier trimestre de l’an née. On peut chicaner sur les articles en augmentation et sur ceux en diminution ; mais le résultat final est là ; les prévisions budgétaires sont dépassées de 13 millions, et le premier trimestre a produit 10 millions de plus que celui correspondant de l’année dernière. Il faut noter un phénomène inat tendu, qui n’a d’autre cause que la politique et semble contraster avec ces chiffres. Les impôts directs sont toujours payés pour une bonne part en avance, par les contribuables aisés qui les doivent; pour la première fois, depuis bien des années, le contraire est ar rivé. La cause en est au retard forcé ap porté à la confection et à la publication des rôles, la Chambre n’ayant voté qu’à la der nière heure les recettes dans le but de con server le refus de l’impôt comme arme de guerre. Le commerce avec l’extérieur, pendant le premier trimestre de l’année, doit être con sidéré plus que jamais à deux points de vue différents : l’exportation, symptôme de la situation extérieure; l’importation, miroir de la situation intérieure. L’étranger achète le moins qu’il peut en France et en Angle terre ; les dépenses de guerre, les ruines ré centes à réparer, l’incertitude de l’avenir, nuisent aux transactions. La France répu blicaine, travailleuse avant tout, n’a point de ces soucis. L’exportation, pendant les mois de janvier, février et mars, est en re tard de 60 milliofts sur les mois corres pondants’ de 1877 ; mais, par contre, nous avons acheté au dehors pour une somme su périeure de 131 millions aux acquisitions faites pendant la même période de l’année dernière. Le caractère général de ces achats est l’approvisionnement en matières premiè res à convertir en objets fabriqués. L’Expo sition uni verselle ne pourra que rendre cette amélioration plus complète et nous ramener vers lé chiffre d’affaires qui suivit les années néfastes 1870 et 1871. Que faudrait-il pour ar river à la grande prospérité : un élan donné aux travaux publics, à condition d’y convier l’initiative privée. Ce serait un heureux complément de l’exhibition merveilleuse à laquelle nous allons assister....