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Le Globe, 30 décembre 1829

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Le Globe
30 décembre 1829


Extrait du journal

FRANCE Point d’alerte dopais quinze jours. Le ministère ne nous me nace plus. La situation semble destinée à un dénouement régu lier ; et la sécurité renaîtrait, une curiosité sans inquiétude agi terait seule les esprits, si l’on pouvait oublier à la merci de quels hommes la France est livrée. L’étourderie qui se croit du cou rage, l'entêtement qui se dit du caractère, le radotage qui se prend pour de l’expérience, ont des fantaisies qui défient toute prévoyance, et peuvent à toute heure nous jeter dans un avenir qui semble une fiible à la raison. Qu’aucune vraisemblance , qu’aucune protestation ne nous rassure : le génie du 8 août veille toujours sur la France; elle a droit de tout craindre, et rien uc doit plus l’étonner. Ainsi, tandis que le ministère affiche quelques intentions pa cifiques , et désavoue des projets qui ne peuvent après tout se déclarer qu’en s’accomplissant ; tandis que l’on nous répète les paroles tranquillisantes que M. le grand-référendaire aurait, dit-011, recueillies au château, plusieurs qui se tiennent pour bien instruits, et pour qui les avenues de la cour ne sont point fermées, traitant de duperie la confiance qu’on veut nous in spirer , représentent le trône et l’héritier du trône comme cir convenus par les plus dangereux de leurs conseillers , et les trois ministres dont la présence au conseil paraît au public une ga rantie contre toute violente tentative comme les jouets d’une cabale active et triomphante qui a déjà initié le terrain sous leurs pas. On ajoute que les préventions que conservait le pré sident du conseil contre les hommes du ministère censure par la chambre se sont affaiblies, et l’on rapporte des recommanda tions de l’ambassadeur d’Angleterre qui nous annoncent que le plus impopulaire des collègues de M. de Villèle va reprendre les sceaux, et se charger, dans la crise où nous sommes, du salut de I état. Ainsi aucun affront ne serait épargné a la monarchie : il ne lui manquait plus qu’un tel sauveur. Entre tant de conjectures opposées, que croire? L absurde est possible , le chimérique est probable. Les réglés ordinaires de la politique sont suspendues; il devient raisonnable^ de n en plus croire la raison. Ainsi nulle certitude , nul plan fixe. Plaçonsnous tour à tour dans toutes les chances, raisonnons dans toutes les suppositions ; soyons prêts a tout événement. Le 1 oie du bon citoyen est triste ; il peut devenir périlleux , niais il 11 est point douteux ; et, grâce au ciel, toute perplexité est épargnée aux loyales consciences. Nous sommes sur la défensive ; le signal ne peut venir de nous. L’œil ouvert sur l’ennemi , nous devons l’attendre, et proportionner la résistance à ses attaques. Tant lue les lois et les tiàbunaux subsistent, la vigilance de l’opinion...

À propos

Fondé en 1824 par Pierre Leroux (1797-1871) et Paul-François Dubois (1793-1874), Le Globe a traversé plusieurs phases très distinctes : de publication strictement littéraire, la rédaction – regroupant plusieurs universitaires – s’est peu à peu intéressé à la politique et à l’économie, via le saint-simonisme.

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