Extrait du journal
Comment on fait les lois Je lisais dans Y Œuvre de lundi, et sous ce titre, l’article ci-après : Pour avoir demandé plus d’une année d’élaboration, la récente loi d’amnistie n’est pas moins riche que les précédentes en erreurs, sottises, lacunes et obscurités. On n’y a môme pas rectifié les fautes les plus évidentes de sa devancière immédiate du 23 octobre 1919. Il faudrait le journal entier pour tout dire. Mais la plus inconcevable ae ces bé vues parlementaires est celle-ci : A deux reprises on cite, dans la loi, l’ar ticle 460 du Code pénal : une fois pour en amnistier les délits et une fois pour les ex clure de toute faveur. On précisé môme qu’il doit s’agir en ce texte de choses « en levées, détournées ou obtenues à l’aide d’un crime ou d’un délit». Or, si l’on ouvre un Code pénal et qu’on y cherche l’article 460, on constate d’abord qu’il est abrogé depuis le 21 juillet 1881, soit depuis quarante ans, et ensuite qu’il était, de son vivant, ainsi conçu : Seront punis d’un emprisonnement de 2 à 6 mois et d’une amende de 100 à 500 francs ceux qui, au mépris des défenses de, l’Adminis tration, auront laissé leurs animaux ou bes tiaux infectés communiquer avec d’autres. Nous demandons aux auteurs de la loi, si par hasard ils la connaissent, de nous expliquer ce rébus. J’ai souri à la lecture de ce horsd’œuvre et je veux vous faire partager ma satisfaction. Oui, satisfaction ! Car, à part une bonne demi-douzaine d’inté ressés, tous vous serez de mon avis. Voyez-vous que cette loi d’amnistie soit si mal faite, tant inapplicable (puis qu’on y confond des inculpés de vols, détournements, etc., avec des bestiaux infectés), qu’on la refasse, la trans forme.... Voyez-vous nos partenaires du Con cours de Piquet de l’Hôtel des QuatreBoules reprendre le jeu interrompu et l’instruction suspendue... Il n’y aurait sans doute pas de
À propos
Fondé en 1919 à Saint-Quentin par Gustave Bourlet sur l’idée qu’« aucun journal ne défend les intérêts du département », Le Grand Écho de l’Aisne était un quotidien régional affichant notamment sa volonté de « défendre les sinistrés » de la Grande guerre. Il avançait par exemple l’idée selon laquelle Saint-Quentin serait la ville la plus meurtrie de France en termes de pertes humaines et économiques.
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