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Le Grand Écho de l’Aisne, 21 mai 1921

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Le Grand Écho de l’Aisne
21 mai 1921


Extrait du journal

Au moment ou l’Allemagne va être contrainte de réparer, M. André Tardieu, dans Yllluslraliony dressé le bilan de nos ruines. Un passage de son étude très documentée nous intéresse très parti culièrement : il s’agit de notre départe ment pris comme exemple. L’Aisne, dit M. Tardieu, comptait ,841 communes ; 814 ont subi les atrocités de la bataille et de la dévastation ; 590.000 habitants : 200.000 ont dû s’enfuir ; 736.000 hectares de superficie : 730.000 ont été retournés par le feu. L’Aisne est la première, dans la funèbre liste, pour le nombre des vil lages frappés, la première pour l'éten due totale des dévastations — je viens d’en fournir les chiffres — la première pour la surface arable saccagée (432.000 hectares), la première pour le bétail en levé (251.000 têtes), la seconde pour les maisons atteintes (106.000), la seconde pour les usines eî ateliers détruits ( 1.956). Représentez-vous au lendemain de l’armistice, ce coin saignant de la France. On s’y est battu sans arrêt. Ce n’a été, pendant plus de quatre ans, qu’avances et reculs des deux adversaires. Pas un mètre carré n’a été épargné. La ligne Hindenburg creuse au travers une pro tonde blessure. Il faut reconstruire ? Avec quoi? Plus de routes : sur les 10.000 kilomètres du département, plus de 6.000 sont impraticables et, pour les rétablir, il faut 1.700.000 tonnes de pierres. Com ment les amener ? Toutes les grandes voies ferrées sont anéanties (489 kilo mètres). Celles que la mitraille avait épargnées ont été démolies par une charrue spéciale, inventée par l’enneini, qu’on accroche à une locomotive et qui fait sauter les traverses. De même, pour les voies locales (609 kilomètres sur 648). De même, pour les canaux (318 kilo mètres). Voilà ce qu’il faut dire et redire, ce qu’il faut que toute la France sache, jet, avec elle, le monde entier. (Z, 'Informateur)....

À propos

Fondé en 1919 à Saint-Quentin par Gustave Bourlet sur l’idée qu’« aucun journal ne défend les intérêts du département », Le Grand Écho de l’Aisne était un quotidien régional affichant notamment sa volonté de « défendre les sinistrés » de la Grande guerre. Il avançait par exemple l’idée selon laquelle Saint-Quentin serait la ville la plus meurtrie de France en termes de pertes humaines et économiques.

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