Extrait du journal

La onzième chambre correctionnolle vient de juger un certain Eugène Cussy, professionnel de l’escroquerie qui, entre autres trafics, incitait les gens ù passer des cigares en fraude et les dénonçait ensuite à l’Administration pour toucher une prime. La dénonciation emploie, parfois, des trucs bien ingénieux. Il y a. en ce moment, deux employés ■sans ouvrage qui parcourent le départe ment de Seine-et-Oise en quête de chiens non déclarés, imitant à la perfection l’a boiement du gros cabot ou du petit tou tou, ils se promènent, la nuit, dans les rues d’une ville en hurlant jusqu’à ce que les chiens leur répondent. Ils prennent note des maisons où ils ont trouvé de l’écho et se postent le lendemain pour voir si c’est un animal de luxe ou de garde qu’ils doivent dénoncer, au cas où celui-ci "ne serait déclaré. Leur dernier lieu d’opération était I.’IsleAdam. A ajouter à la série des u petits mé tiers ». Sait-on qu’à l'origine des confettis, ces derniers eurent à lutter contre le préfet de police, qui était alors M. Lozé, lequel se fit longtemps prier pour leur reconnaître droit de cité. Depuis, ils ont pris leur re vanche. Et comment ! Au moment de la mort de Jules Ferry, mars 1893, un industriel pétitionna pour obtenir le droit de vendre, le jour des fu nérailles, des confettis noirs. — En faisant pleuvoir sur le cortège celte sombre et inoffensive mitraille, expli quait le pétitionnaire, la foule montrera qu’elle prend part au deuil de la nation. Lu permission ne fut pas accordée....