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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 11 septembre 1887

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
11 septembre 1887


Extrait du journal

La critique et l’injure Nous trouvons dans la Paix une très bonne appréciation de la manière dont certains individus, députés ou journalistes, exercent le droit de cri tique et déconsidèrent à la fois les hommes et les institutions : On a dit souvent que sous le régime ré publicain le respect de la loi s’imposait à tous plus que sous aucun autre régime ; rien de plus exact ; mais à côté du respect de la loi, il serait bon de placer aussi le respect des grandes institutions, comme l’armée, lu justice, etc., et ne pas livrer sans cesse au mépris publie les hommes qui en sont les représentants attitrés. En ne respectant pas la loi on peut tuer la République, mais en abaissant et en insultant les uns après les autres tous les hommes placés à la tète de son gouverne ment, on la déconsidère et, qui pis est, on la déconsidère aux yeux de l’étranger. Dans quelle estime, en effet, les étran ger peuvent-ils tenir un pays et un régime, où les citoyens passent le meilleur de leur temps à s’injurier réciproquement et à se prodiguer les uns autres les marques d’un mutuel et protond mépris ? C’est surtout lorsque ce dénigrement sans frein s’adresse aux chefs de l’armée qu’il y a véritablement péril en la demeure; tout le monde est d’accord pour reconnaître que nous devons nous efforcer de donner aux nations étrangères, nations amies ou ennemies, la plus haute idée de notre force. Eli bien ! est-ce un bon moyen d’atteindre ce but que d’affecter un souverain mépris pour les hommes qui ont la responsabilité du commandement et de ne leur épargner ni les épithètes malsonnantes ni même les injures ? « Evidemment un pays dont les forces militaires sont dirigées par un chef ainsi malmené n’est pas un pays fort. » Voilà ce que pourraient se dire les étrangers. Est il bien patriotique de leur permettre de con cevoir de telles pensées ? Il ne faut pas oublier non plus que tout ce qui tend à la déconsidération des chefs militaires tend à déconsidérer elle-même, à affaiblir en elle l’esprit de discipline, à di...

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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