Extrait du journal

Nous détachons, de ce patriotique discours, les passages suivants : Vous ôtes des Français, et vous allez être citoyens d’une démocratie républicaine. Quels devoirs vont être les vôtres ? Je ne crois pas qu’à aucun moment de l’histoire il y en ait eu de plus nobles que ceux que nous, vos pères, nous nous efforçons de remplir et que nous vous demandons de remplir avec nous et après nous. Etre citoyens d’un pays libre, et avoir la pleine responsabilité de ses actes ; être les fils d'une patrie glorieuse et vaincue, travailler à lui rendre sa grandeur et son rang dans le monde ; être les fils d’une patrie qui est la France, et, en combattant pour elle, combattre pour la raison et pour l’huma nité ! J’ai parlé de patrie et d’humanité. Je sais que, dans ce siècle, certains esprits, se sont proposé de subordonner l’une à l’autre et qu'avec sa générosité naturelle la France s’est faite plus d’une fois l’apôtre de la fra ternité des nations. Quelques-uns ont cru pouvoir dire que le patriotisme était une « inconséquence philosophique, une fai blesse intellectuelle qu’excuserait seule ment une raison de sentiment ». Ne vous excusez pas do votre patriotisme ; dites bien haut qu’il est fondé sur la plus solide raison et que, pour servir la cause de l'hu manité, le plus sûr est de défendre le pays qui a le premier reconnu et proclamé les droits de l’homme. Tout homme doit aimer sa pairie, et c’est une des plus douces que la nôtre et des mieux faites pour être aimées, et tout homme doit l’aimer plus encore lorsqu’elle est malheureuse : et la nôtre n’est pas conOn nous a souvent raillés de notre orgueil national, dans la défaite, l’orgueil devient un devoir. On nous a accusés, on nous accuse encore quelquefois d’ôtre menaçants pour la paix du monde, et l’on cherche à justifier par cette crainte les charges écrasantes qui pèsent sur les nations. Lorsque vous enten drez ces reproches, répondez hautement : la France ne demande qu'à vivre en paix avec tous les peuples ; elle estime que l’état militaire où vit notre temps est con traire à toutes ses idées, A tous ses désirs ; elle dit bien haut que l’immobilisation de tant de capitaux, de tant de forces hu maines dans une même tâche improductive est contraire au développement de la P^os-^^ péri té générale , elle dit encore que l...