Extrait du journal
foncière a diminué de valeur en beaucoup d’endroits, parce que les produits agricoles se vendent plus difficilement et à meilleur marché qu’autrefois. Il en résulte un abais sement d’une certaine importance du prix de la terre et par consé quent des loyers. Cependant, il faut reconnaître qu’en général, le bien-être à la campagne comme à la ville est plus grand qu’autrefois, et que la richesse publique se développe, s’élargit et s’élève tous les jours. Il y a déplacement et extension très prononcée. Les caisses d’épargne en fournissent la preuve. « Tout le monde sait, a dit le ministre, que le capital en dépôt dans les caisses d’épargne était à la fin de l’Empire, en chiffres ronds, de 700 millions. Il dépasse de beaucoup aujourd’hui 3 milliards et les intérêts servis aux déposants, qui étaient en 1860 de 64 millions, sont aujourd’hui de 106 millions, ils ont quadruplé. Or, le nombre des livrets pris par les ouvriers agricoles va toujours crois sant. Il est passé de 46,500 qu’il était en 1882 à 53,600 en 1894 ». Cet argument n’est peut-être pas aussi concluant que le pense M. Gadaud, mais il a sa valeur. « Voyons en quelles mains et comment est répartie notre fortune agricole. » Sur les 53 militions d’hectares qui couvrent la superficie totale du territoire, 51 millions sont exploités par l’agriculture sous forme de grande, de moyenne et de petite propriété. » La grande propriété est formée par les domaines qui ont plus de 40 hectares ; elle est de beaucoup la moins productive. » La moyenne propriété est com prise entre 40 et 10 hectares : elle appartient déjà à des cultivateurs qui sont presque tous des ruraux, mais qui sont encore aidés par des fermiers ou des métayers et qui cultivent souvent à perte. » La petite propriété comprend tous les petits biens au-dessous de 10 hectares. Elle est mise en valeur par les propriétaires eux-mêmes. Elle embrasse, d’après des évalua tions faites avec soin, le quart du territoire total et la moitié des ter res cultivées. Elle est de beaucoup celle qui a le plus de -prix. Elle possède un capital qu’on peut éva luer à au moins 40 milliards ; elle nourrit plus de 3,500,000 travail leurs ». Nous ne pouvons analyser com plètement ici le discours du mi nistre, mais nous devons repro duire la phrase suivante : « La petite propriété domine heureusement en France, et cette petite propriété, pour sa plus grande partie, est cultivée directe ment par son propriétaire. N’est-ce pas justice, puisqu’il en résulte le plus grand profit pour tout le monde ? Dès lors, à quoi bon un | bouleversement social qui remet. trait tout en cause ; il arrêterait, i pour bien longtemps, peut-être, la i marche régulière et bienfaisante du ! progrès ? »....
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
En savoir plus Données de classification - gadaud
- chesnelong
- carnot
- ribot
- couteaux
- hugot
- clodion
- morel
- cou
- collodion
- france
- paris
- europe
- rouen
- zurich
- bruxelles
- veau
- légué
- la seine
- islande
- sénat
- la république
- académie française
- parlement