Extrait du journal

Lettre de Paris Sous ce titre : « Le jeu des socialistes », le Matin a publié hier un petit article, qui est généralementapprouvé. L’auteur cons tate que le parti socialiste s’en allait à la dérive, parce qu’il avait beaucoup promis et qu’il n’avait rien donné, ne pouvant donner que des illusions, des chimères, des mécomptes. Et voilà qu'il se relève, qu’il se dresse devant les parlementaires, devant cette Chambre des députés qui est animée sans doute de bonnes intentions, mais qui est aveugle, impolitique, impré voyante au suprême degré. A Paris et dans nos grandes villes, on constatait partout l’insutfisance de ce parti qui ne peut rien pour les masses, pour les travailleurs, qui n'est qu’une négation, une enseigne autour de laquelle se rallient tant d’ambitieux , tant de mécontents, tous ceux qui aspirent, non comme quel ques-uns de bonne foi, à être utiles aux ouvriers, mais à être en évidence, soit comme député, avec 9,000 francs par an, soit comme maire, adjoint ou conseil" municipal de leur ville, pour émarger budget, et placer leurs parents, leurs amis leurs créatures, dans les divers postes dont les titulaires peuvent être choisis par les Municipalités. On voyait clair dans le jeu des chefs de ce paiti, dont les ouvriers se sépareront un jour ou l’autre, on peut en être sûr. Mais voilà que tout à coup surgit de nou veau l’affaire Arton, cette affaire si bête ment déterrée parles radicaux, soutiens du ministère Bourgeois, et les socialistes reprennent du poil, c’est-à-dire leur au dace et leurs sinistres prédictions....