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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 4 mai 1897

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
4 mai 1897


Extrait du journal

Pour donner un éclat exceptionnel à la journée du 1er mai, la Petite République n’a reculé devant aucun sacrifice. Elle a mis à contribution l’art, l’éloquence et la poésie. L’art d’abord. La première page du moniteur socialiste est presque entièrement remplie par une forte femme brandis sant une épée nue et marchant à l’as saut de la Bastille capitaliste repré sentée par une forteresse hérissée de canons et de laquelle émergent le fronton de la Banque de France, un clocher et un haut fourneau. C’est très beau, c’est même beaucoup plus beau que le Manifeste de M. Jules Guesde qui évidemment n’était pas dans ses beaux jours. Comme morceau de rhétorique, c’est faible et, comme logique, cela laisse à désirer. Ainsi M. Jules Guesde déclare que, si les ouvriers sont réellement décidés â empêcher les patrons de leur imposer des journées de quatorze et de quinze heures, ils n’ont, qu’à chômer le 1er mai. Nous ne saisissons pas très bien, dit le Journal des Débats, le rapport qu’il peut y avoir entre ces deux questions. Et en effet le rapport est très difficile à saisir. Mais M. Jules Guesde, comme la plupart des socialistes, sait quel effet les grands mots et les grandes phrases creuses produisent sur les naïfs et les crédules, et il s’en sert comme les autres. De son côté, la République française s’exprime ainsi au sujet du dessin de la Petite République : « Si la composition du dessinateur ne prête pas à la moindre équivoque, le manifeste qui l’encadre, n’est au fond, sous une forme quelque peu papelarde, ni moins clair, ni moins violent. M. Jules Guesde, qui a pris la peine de le rédiger lui-même, y proclame qu’il c ne croit pas auxJérichos capitalistes s’écroulant aux trompettes de la ! phrase ». Ceci, sans doute, à l’adresse ;...

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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