PRÉCÉDENT

Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 4 septembre 1887

SUIVANT

URL invalide

Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
4 septembre 1887


Extrait du journal

y participer, aussi bien au point de vue du personnel que du matériel, manifestassent leur existence par un mouvement général de rassemblement dans les centres de gar nison. Cette manifestation, qui se traduit par l’apparition soudaine des réserves du pays en hommes, en chevaux et en moyens d'ac tion, cette manifestation spontanée est bien celle de la force véritable qui se sent maî tresse et s lire d’elle-mème. 11 faut d’ailleurs dire, à la louange des habitants de la 17e région, que l’épreuve a été patriotiquement acceptée par eux, quelque gênante qu elle fût pour le plus grand nombre. L’honorable préfet de la Haute-Garonne, M. Léon Colin, qui a lui-même appartenu à la presse, a mis à la disposition des cor respondants des journaux tous les télé grammes qu’il a rjçus de ses sous-préfets et des maires de ses principales communes. L’impression de ces dépêches sans excep tion est favorable. L’entrain a été unanime. La gendarmerie, qui a un rôle si important au début de la mobilisation, s’est acquittée de sa tâche avec une promptitude remar quable. Les maires ont fait tambouriner, sonner et afficher l’ordre de la mobilisation, puis ils se sont mis aussitôt à préparer les réquisitions de chevaux, de fourrages, de vivres, de voitures, de cantonnements. Les autorités administratives et militaires ont communiqué à la presse locale toutes les instructions que le public avait intérêt à connaître et ils ont invité les journaux à ré péter plusieurs fois celles de ces instruc tions qui avaient le plus d’importance. Les gares prieipales du réseau ont été occupées dès la première heure de la première journée de la mobilisation. Les résultats de toutes ces dispositions excellentes ont dépassé toute attente. Un peut dire sans exagération qu’ils ont été merveilleux. Les réservistes et les disponibles des neuf classes de l’armée active — cinq classes de l’armée permanente et quatre de la ré serve — ont aftlué de toutes parts quelques heures après l ouverture de la mobilisation, ce qui dénoté un empressement véritable de toute la population, car beaucoup au raient pu profiter, sans inconvénient pour eux, des délais qui leur sont accordés par les réglements. Et, ce qui n’est pas moins remarquable, c’est le calme de tous ces jeunes gens, aussi bien de ceux qui, ayant d jà servi, ont repris leur uniforme mili taire, que de ceux qui, n’étant jamais passés sous les drapeaux, se présentent avec leurs vêlements civils. On serait tenté de croire qu’ils sentent lu gravité de i expérience à laquelle lo patriotisme les soumet. Leur attitude est extraordinairement correcte. Ils ne crient pas et ne se grisent pas. Ah ! s’«l pouvait en être de même au jour de la muLiiisatiot’ réelle ! Ils savent d’ailleurs que s’ils font un sacnûce patriotique, l’armée est prête a les recevoir. Les cantonnements ont été installés en quelques heures. Le matériel de campagne, un .Matériel tout neuf, les attend, et rien n’y manque, ni les chaussures pour le fantassm, ni la sellerie pour les cavaliers, ru les harnachements pour les attelages de l’artillerie et du train, ni les vêtements, les vivres, les ambulances, les fusils, les canons, les munitions. Un ne leur dira plus comme jadis : a Débrouillezvous. » Ils sont assurés de trouver tout ce qui leur est nécessaire pour vivre, marcher et combattre. En vérité, quand on constate cette excel lente situation de nos préparatifs de dé fense, on ne peut que se féliciter de ce que la preuve publique et individuelle en ait été faite. Gela coûtera plusieurs millions. Mais, que le pays no regrette pas cette dépense. Il eu aura été fait rarement une qui soit plus utile. Toulouse, le 27 octobre, 2 h. 25 soir. Lu transport stratégique de la17° brigade de cavalerie a été exécuté dans des conditions de régularité et de rapidité remarquables. Cette brigade comprend 2 régiments : le lue dragons de Montauhan , le 9“ chasseurs d’Audi. Chaque régiment a formé B trains de 45 voitures,emmenant chacun 200 hommes et autant de chevaux : ces trains se sont succédé d heure en heure à Toulouse. Les hommes prenaient un repas froid et faisaient abreuver les chevaux. La circulation n’a pas été entravée sur la ligne ce qui a quelque peu ralenti la vitesse du transport. Le 1er train du 10e dragons parti de Montauhan à 11 heures du soir, est arrivé à Carcassonne à 7 heures du matin. Le l6* tram du 9° chasseurs est parti d’Auen à à 9 heures du soir. Il est arrivé en are de Castelnuudary à 9 heures du matin. Carcassonne et Castelnaudary ont été choisis comme emplacements de cantonne ments respectifs. Trois légers incidents sont signalés. Lo cheval d’un sous-ollicier a été tué par la chavette d’un particulier. A Montauhan, un cheval a défoncé le paroi latérale d’un wagon et s’est blessé pendant le voyage. De légères difficultés aussitôt aplanies au sujet d'un repas Loid ont surgi entre l’in tendance et le commandant des troupes. Les réquisitions de chevaux continuent parfaitement devant les commissions. Les troupes d’infanterie etd’artillerie sont consignées dans la caserne et continuent leurs préparatifs en vue de l’arrivée «lu général Bruyère et du général Maillot chef d’état-major du ministre....

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

En savoir plus
Données de classification
  • marinier
  • molkenbuhr
  • guil
  • rioja
  • spuller
  • de bism
  • franco
  • entin
  • léon colin
  • france
  • russie
  • allemagne
  • europe
  • bismarck
  • paris
  • autriche
  • toulouse
  • berlin
  • aisne
  • sénat
  • union
  • une république
  • audi
  • collège des jésuites de paris
  • école primaire
  • station agronomique
  • conseil général