Extrait du journal

Depuis deux ans, M'“« Darnétal sent ses forces décroître, jour par jour. Les regrets de quitter une taimile qui a tant besoin d'elle seraient navrants, sans le secours de la foi. Chrétienne remplie d’espérance dans les promesses éternelles, si sa piété semble parfois sèche et rude, elle n’en est pas moins réelle. Impossible de trouver une épouse, une mère, plus attachée à ses devoirs dans le sens le plus étroit du mot. Flavie, qui lui ressemble de visage, n’a ni son énergie, ru ses qualités d’initiative. Nature line, distinguée, mais impression nable et susceptible, elle semble plutôt faite pour ajouter au charme de l’existence de ceux qui l'entourent que pour en assurer la sécurité. Chacun cède à l’attrait qu’elle exerce, sa mère elle-même .. depuis sa ma ladie surtout. Les mains de Flavie sont si douces, son regard si caressant I 11 y a une si sincère compatissance dans tous ses mou vements, que rien qu’à la voir près de soi, on se sent soigné. Séverine, après dîner, se disjmsait à re conduire ses bêtes aux pâtures, sa mère l’arrêta du geste : — Reste avec moi, afin que ta sœur prenne l'air par ce beau temps, elle est si souvent enfermée. Flavie voulut protester, mais M,lie Darnétal lui dit un « va » qui n’admettait pas de ré plique ; ajoutant : — Je veux que tu sois une heure. La jeune tille sortit. Séverine éprouvait toujours un certain malaise, lorsqu’elle se trouvait seule avec sa mère ; après s’être enquise si celle-ci n’avait pas besoin de quelque chose et ob...