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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 7 juin 1898

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
7 juin 1898


Extrait du journal

Un mois après, ainsi que le docteur Herbault l’avait annoncé, Jeanne était sur pied. Ce jour-là, un dimanche, Jacques avait fait servir le déjeuner dans le jardin, sous un berceau de vigne folle, dont les feuilles, rougies par l’automne, constituaient en core un abri contre les chauds rayons du soleil de midi. La pauvre Jeanne, pâle, amaigrie, tou jours triste, était assise dans un fauteuil d’osier, et s’appuyait sur un coussin que Mathilde avait mis derrière elle. La jeune fille, vêtue de noir, toute jolie pourtant en cette toilette, avait pris place entre sa mère et le brave Marc Rollet, que Jacques avait convié à cette fête de famille. Le premier garçon de la ferme des Ormes était resplendissant. Il s’était mis sur son « trente-et-un. » Il avait endossé sa chemise la plus blanche, sorti sa plus belle cravate et son vêtement des fêtes carillonnées. Il portait une redingote en drap noir...

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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