Extrait du journal
Nos voisins de l*Ë*t vont bien. Ils entretiennent sur la frontière une année dVpionssi considérable qu’il ne se passe pas de jour qu'on ne mette la main un collet de quel ques-uns de ces étranges visiteurs. Voyageursde commerce, cuisinières et bonnes à tout faire, coiffeurs et cafetiers, ils et elles s'affublent de toutes les professions et de tous les masques pour vivre de notre vie,sur prendre les secrets de notre défense et repartir aussitôt pour faire remise de leur butin aux mains des ch fs de l’espionnage, qui payent grasse ment ces individus. Il était tout naturel que devant l’invasion de la horde déchaînée sur notre territoire, nous prissions nos mesures de défense. Depuis quelques semaines, nous leur fai sons une telle chasse que c'est par douzaines qu’ils sont tombés dans nos filets. Il n’en fallait pas davan tage pour rendre circonspects les plus audacieux. Mais on devine que l’opération n’a pu être conduite sans quelques heurts, dont a pu avoir à souffrir le droit des gens. Quelques journaux allemands en ont profité pour nous représenter comme des gens portant atteinte aux droits imprescriptibles de l’horam», notamment au droit à la liberté. D’après eux, notre cabinet noir fonctionnerait de telle sorte que la correspondance des étrangers serait violée, et qu'ils ne jouiraient d’aucune des garanties des peuples civilisés. Nous retrouvons sous la plume de nos confrères d’outre Rhin les reproches adressés à la police par les malfaiteurs. Il n’est pas un de ceux-ci, en effet, qui n’ait à se plaindre des procédés employés à son égard. C’est ce qu’on peut ap peler le comble de l’impudence. La presse française a répondu comme il convie it à ces audacieuses mises en demeure de respecter les espions, et elle a fait remarquer que si un tel langage ne souffrait pas de ré plique en Pologne, il ne saurait en être de même en France, où, tel le charbonnier, nous entendions, nous Français, rester les maîtres. La presse de notre frontière de l’Est en a profité, en outre, pour mettre quelques points sur quelques i, et les renseignements qu’elle a recueil»is montrent que le gouverne ment français ni saurai t s’entourer de trop de précautions. M. Bour guignon, administrateur de la sta tion thermale de Bourbonne, qui connaît bien ces messieurs pour les avoir vus à l’œuvre, écrivait ces jours derniers : « Les espions sont légion dans l’Est de la France. Ils embrassent les professions les plus diverses pour ne point éveiller les soupçons. Ce sont généralement des officiers détachés de leur corps pour remplir, en France, une mission déterminée. C.oyez-vous que le jour...
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
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