Extrait du journal

de 1809 : Jules Favre, Jules Simon, Eu gène Pelletan, Bancel,Gambetta, Jules Ferry. Ernest Picard, Garnier-Pagès, trouvés désormais trop tièdes ou trop timides pour achever l’œuvre de la : Démocratie. < Comment, s’écrie M. Ledru-Rollin, ce 1 serait de l'abstention que d’amener cent l nulle électeurs de Paris à se prononcer I pour l’abolition du serment ? Est-ce qu’ils s’abstenaient en Angleterre quand, pour faire entrer au Parlement les Irlandais, les juifs, ils se comptaient sur des candidats inconstitutionnels? Pas de doute que pour réussir il ne faille à une telle candidature le souille révolutionnaire ; mais si elle réussit, le suffrage universel aura fait son 10 août pacifique. » Où découvrir là le conilit à jour fixe, tant redouté des amis attardés du serment? S’est-on battu après les banquets de Lille, de Dijon, de Châlons ? Personne n’y a songé ; seulement, Louis-Philippe en reçut une blessure mortelle, et le constitution nalisme, de plus en plus déraciné, a été enlevé par le premier coup de vent. > Gens trop prudents, seriez-vous moins clairvoyants que le gouvernement luimême ? Si l’échec est si certain, pourquoi celui-ci ne laisse-t-il pas même prononcer le nom des insermentés ? Ah 1 c’est qu’il sait bien, lui, que dussent quatre intrus se glisser honteusement dans la Chambre, sa défaite morale n’en serait pas moins irré parable et que scs jours seraient comptés ! j» Mais, pour qu’ils le soient, faut-il, avant tout, que le suffrage universel cesse de passer, par ses élus, sous les fourches Caudines. S’il est prêt, il n’a plus à saluer le bonnet de Gessler. » Ce doit être le premier pas vers la Révolution. » La Dévolution, cette symbolisation, autrefois grosse de tempêtes, n’a, désor mais, plus d’inconnu. Les folies et les ruines de l’empire se sont chargées d'en imprimer la formule dans les cœurs : « Con ciliation par la science et la justice de tous les droits et de tous les intérêts. -> Comme moyen, le 89 de la bourgeoisie étendu au Peuple, pour que ce mot hideux : prolétariat » couvrant tant de misères, disparaisse des faits comme de la langue et qu'il n’y ait plus que des frères. » Nos pères avaient trouvé cette magni fique synthèse dans une ébauche immor telle : perfectibilité indéfinie de la race humaine par la culture égale de l’intelli gence et la progression du bonheur phy sique, sous la féconde influence de la Liberté et de la paix. y> Ce qui n’était qu’une intuition du génie, les découvertes de l’anthropologie l'ont élevé à la hauteur d’une loi inéluc table. » Oui, d’où qu’il vienne, où qu’il aille, ce monde a sa loi positive de transforma tion et de développement incessant du cerveau et des facultés par la liberté et le bien-être. Donc, toute institution qui y converge est bonne, toute institution qui y résiste est mauvaise. »> Si la Révolution n’a plus d’inconnu, elle n’inspire pas davantage d’effroi pour cette courte échéance : demain. La période incandescente des révolutions a été mesurée comme celle des volcans. Une révolution n'est qu’un tressaillement qui passe pour communiquer au corps social, avec plus de pureté, plus d’énergie. Nous en avons...