Extrait du journal

venir... Dans le brouillard où se perdait la notion des jours écoulés, elle retrouva les traits principaux. Elle avait été malade, très malade... Flavie l'avait soignée... oui, elle se rappelait avoir entrevu, au milieu de son délire, ses yeux aimants ; avoir senti ses mains caressantes. Douvait-elle douter? le visage altéré, la taille infléchie qui reposaient là, ne portaientils pas la trace de l’inquiétude et des veilles? Elle regarda longtemps sa soeur avec un attendrissement profond ; de douces larmes roulèrent sur ses joues... Une langueur dé licieuse s'infiltra dans ses veines. Elle salua le jour, chaque objet familier, puis revint à sa gardienne. Au môme moment, Flavie s'éveilla. Voyant la malade les yeux grands ouverts, elle fit un soubresaut : He me suis endormie, » murmura, t-elie. Comme elle se penchait pour enlever la compresse, deux bras l’enveloppèrent... attirée ainsi, elle sentit les lèvres de Séve rine presser son front. Flavie, échappant vivement à l’étreinte, fixa sa sœur. A la vue des yeux remplis de lucidité qui la contemplaient avec tendresse, elle s’é cria : — Quel bonheur ! tu es mieux... beau coup mieux ? — Guérie ! grâce à toi, dit Séverine lui tendant les bras. Les deux sœurs restèrent longtemps en lacées, savoura ît la douceur du sentiment nouveau qui les unissait.,, mais bientôt Flavie se reprochant une émotion qui pou vait être dangereuse pour la malade, mit un doigt sur ses lèvres en souriant et courut chercher une cuillerée de potion fortifiante. — Maintenant, tu vas fermer les yeux, ma...