Extrait du journal

Lettre de_ Paris L’épouvantable drame de la rue JeanGoujon ne saurait faire oublier le duc d’Aumale ni le don fait par lui du domaine et du château de Chantilly à l’Institut. Ce don est considérable et mérite de faire bénir par tous les Français le nom du prince qui a donné cette splendide pro priété où l’on trouve accumulées des œuvres d’art, des richesses artistiques et littéraires d’une valeur inappréciable. « Chantilly, disait l’autre jour M. André Hallays dans le Journal des Débats, est avant tout une bibliothèque et un musée. Des trophées, des livres, des tableaux,des statues et des tapisseries y ont trouvé un abri magnifique. Là, sont recueillies bien des épaves glorieuses de la France d’au trefois. Dans la salle des Batailles, si no blement décorée de copies de Van der Meulen, voici les drapeaux pris à Rocroi sur les Espagnols et voici l’épée à poi gnée d’ivoire du grand Condé. Tout près, s'ouvre ce joli salon des Singes, exquise fantaisie du dix-huitième siècle. Ailleurs, ce sont les tapisseries de Randan ; ailleurs encore, l’incomparable suite des vitraux d’Ecouen. Un sait la prodigieuse richesse de la galerie des tableaux.Mais à quoi boa énumérer tous ces trésors? Dans peu de temps, le château sera, selon le vœu du duc d’Aumale, ouvert à tout le monde, et le public pourra, lui-même, apprécier toute la beauté du présent royal qui lui a été fait. Il verra, en même temps, que le souvenir du duc d’Aumale restera insépa rable de Chantil.y. La galerie des Batailles et l’admirable bibliothèque évoqueront à...