Extrait du journal

qui veilliez sur Venise au temps de sa splen- j (leur, est-il donc bien possible que vous f souffriez tout cela ! Lætizia, épuisée, retomba sur son lit en prononçant ces derniers mots, et pendant que sa mère tout en larmes se précipitait sur elle et l’embrassait en l’appelant des plus doux noms, le père, lui, contemplait son entant dans un silence farouche. Cependant, la jeune fille, peut-être par l’effet de l’épuisement, s’était endormie d’un sommeil profond. Peu à peu la mère se ras sura au point de dire au père : — El tore, pendant que Lætizia repose et ne saurait par conséquent s’y opposer, vous pourriez aller chercher le docteur Marius. — Non, dit le père, je n'irai pas. — Mais tout à l’heure vous disiez... — Tout à l’heure j’avais tort et l’enfant m’a rappelé an sentiment de ma dignité, trop longtemps oublié. Lætizia continuait à dormir de son paisible sommeil. Ses joues, de pourpres étaient peu à peu redevenues roses ; sa respiration était régulière et douce. Elle dormit ainsi pendant plusieurs heures sous l’œil de sa mère, et quand elle s’éveilla, son œil était redevenu caressant, un sourire errait même sur ses lèvres pâlies. — Oh ! le bon sommeil ! dit-elle. Comme je me sens reposée ! Ai-je dormi longtemps ? — Très longtemps. Comment te sens-tu ? — Beaucoup mieux, il me semble même... oh 1 c’est bizarre 1 — Quoi donc ? — Il me semble que j’ai besoin de prendre quelque chose. La mère étouffa un cri de joie et courut chercher un cordial, aussi souvent offert que repoussé par la malade. Cette fois elle le buta petites gorgées en paraissant le savourer. — Ah ! c’est bon 1 dit-elle. — Ettore, Ettore ! criait la mère, venez ici. Lætizia est bien, tout à fait bien....