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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 16 avril 1897

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
16 avril 1897


Extrait du journal

quie, sans déclaration de guerre, comme une violation manifeste du droit international, aussi dange reuse pour la Grèce elle-même que pour la paix de l’Europe dont elle achève imprudemment de s’aliéner la bienveillance, déjà en partie épuisée par les actes arbitraires du gouvernement hellénique en Crète. Le public et les cercles officiels rus ses partagent ce sentiment de sévère réprobation ». Si l’on rapproche de ces renseii gnements le langage prêté au roi Georges au sujet des propositions ! faites par la Grèce, on reconnaîtra j que de graves difficultés peuvent se j produire avant peu en Orient. Le 1 roi aurait dit ceci au représentant d’une puissance amie de la Grèce : « La Grèce a déjà fait trois pro| positions : Union de la Crète avec la Grèce, adoption du régime de la Bosnie, plébiscite du peuple crétois; elle n’en a pas d’autre à formuler. Si les puissances sont réellement désireuses de la paix, elles n’ont qu’à renoncer à imposer aux Cré tois un régime qu’ils haïssent au point de vouloir mourir plutôt que de s’y soumettre. Il n’est ni en mon pouvoir, ni au pouvoir de l’Europe de trouver une autre solution que celle qui consiste à laisser les Cré tois juges de leur sort ». Ajoutons que l’Allemagne paraît de plus en plus antipathique à la Grèce,, et que les journaux officieux, comme la Gazette de Cologne, ap pellent la guerre de tous leurs vœux. La Gazette nationale dit ceci : « Plutôt une fin avec épou vante, qu’une épouvante sans fin ». Un autre journal, le Bcrliner T âgeblalt parle encore plus clairement. Il dit que la guerre entre la Grèce et la Turquie est la seule solution qui permette à l’Europe de sortir honorablement de l’impasse où elle s’est engagée. En Italie, les journaux qui sou tiennent le cabinet parlent dans le même sens. Tous prêchent la guerre entre la Turquie et la Grèce. « Il faut mettre la Grèce et la Turquie en présence l’une de l’autre, et leur laisser vider leur querelle tête à tête », tel est le refrain des feuilles officieuses. Gela est bientôt dit. Mais il faut cependant penser aux conséquences d’une guerre comme celle qu’on considère comme la seule solution pouvant terminer les différends qui existent entre les deux puissances rivales. L’Europe s’est récriée avec raison contre les massacres, les in cendies , les atrocités commises dans ces derniers temps en Orient. Eh bien 1 l’on peut être certain, si la guerre éclate, que le vainqueur qui pourrait bien être la Turquie, parviendrait difficilement à em pêcher de nouveaux massacres. Sans doute, on ne s’explique pas la lenteur, la mollesse, le manque d’énergie des puissances dans cette affaire internationale ; mais encore faut-il mieux patienter le plus long temps possible, que de livrer la Grèce aux horreurs d’une guerre avec la Turquie. Ch. Poette....

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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