Extrait du journal

Le rideau vient do tomber sur le dernier tableau dune des plus grandes tragédies qu’ait vues l’his toire. Ge qu’eût rêvé l’imagination d’un Shakespeare a été dépassé par la réalité. Rien n'v a manqué, pas même cette pompe solennelle des funérailles qui, loin de rien ôter à la puissance de la mort, semble ne mettre que mieux en évidence et son pouvoir souverain et la vanité des ambitions humaines. Un homme se leva à l’aurore de ce siècle, pareil à un météore éblouissant, étonnant le monde par son génie et son audace , faisant pâlir les noms de César, de Charle magne et de Cyrus. La terre se tut devant lui comme jadis devant . Alexandre : un instant il posséda la moitié vie l’Europe. 11 disparut*un jour dans la bataille, comme il en était sorti. L’Angleterre le prit et l’envoya mourir sut un rocher, au fond de l’Océan, par-delà l’Afrique. Bientôt après mourait son lits, le pâle et chétif jeune homme destiné à l’héritage de cet immense empire, qui en naissant s'était appelé le roi de Rome, qui n’était plus que le duc de Reichstadt. La tragédie semblait complète et le poète s’écriait : Seigneur, votre droite est terrible!... Et ce n’était là pourtant que le pre mier acte. Trente ans après la naort du premier Napoléon , son neveu , son héritier, par un coup de main où l’audace se mêlait au parjure, s’emparait de la France à son tour et s’en faisait le maître pour dixneuf années. A lui aussi un tils était né, lui aussi se croyait sur de i’ave-...