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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 17 août 1887

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
17 août 1887


Extrait du journal

Antoinette voulut lui écrire. Elle alluma une bougie, ne pouvant, superstitieusement, se décider à ouvrir les volets, cette chambre étant destinée à rester close jusqu’à ce que celui qui 1 habitait lût revenu. Elle prit le papier, les plumes de son hère, et, soula geant son cœur ulcéré, elle répandit à la iois sa tristesse et ses larmes. Ne voulant pas que personne pût, dans le pays, savoir où était allée la tante SaintMaurice, elle lit porter s-a lettre à la boite du chemin de fer par le vieux Bernard. Plus calme, elle rentra dans sa chambre et passa la journée à griffonner des comptes, à fouiller des dossiers, à relire des exploits d'huis sier. Le soir réunit le père et la fille dans la salle à manger. Le marquis se montra très froid pour Antoinette. H boudait. Il ne des serra pas les dents jusqu’à la tin «lu dîner. Et la jeune tille se félicita presque de ce silence. Lo dessert terminé, le marquis se leva, tourna dans l'immense pièce, caressa le lévrier qui, laissé à l’abandon depuis deux jours, regardait sa maîtresse avec des yeux étonnés. Une fenêtre donnant sur la cour d’honneur était ouverte: le vieillard s’en approcha et jeta du pain aux pierrots qui voletaient en criant. Il resta indécis et sou cieux pendant quelques minutes. B coula un coup d’œil du côte d'Antoinette, comme s’il allait lui parler, puis il prit sa résolution, lit tin geste de dépit, et, disant st’ichement : « Bonsoir, ma tille, d sans une main tendue, sans un baiser donné, il remonta dans son laboratoire. Mlle de Glairefont baissa le front comme si le fardeau de cette injuste rancune lui eût semblé trop lourd ; elle se tourna vers Fox, modula un léger sifflement et, sortant dans la cour, se mit à marcher de long en large, sur le pavé, sans songer à prendre la petite...

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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