Extrait du journal
Le conflit parlementaire dont M. Ricard, ministre de la justice est la cause, subsistera-t-il ou disparaîtra-t-il bientôt? Il est impossible de répondre actuellement à cette uestion. Tout ce que Von peut ire, c’est que les radicaux-socia listes, ceux qui rêvent de boule verser l’ordre politique et social de la France, vont faire tous leurs efforts pour faire durer et créer, avec le concours du ministère , un état révolutionnaire qui peut avoir pour la République et pour le pays les plus graves conséquences. Il nous parait certain que si le ministère ne comprend pas que M. Ricard ne peut plus être le chef de la magistrature française, le conflit ne prendra fin que sur l’initiative du président de la République. Si la Chambre était plus unie, si les trois cents députés républicains qui ne veulent pas livrer leur pays à la Révolution savaient faire le sa crifice de leurs passions politiques, s’ils pouvaient trouver leur chemin de Damas, et faire comprendre à M. Léon Bourgeois qu’ils ne peu vent suivre son ministère dans la lutte qu’il veut organiser contre le Sénat, le conflit disparaîtrait bien tôt pour faire place à une entente que tous ceux qui ne se préoccu pent que de l’intérêt de la France désirent très vivement. Nous savons bien que les hurlu berlus de la politique et ceux qui ne cherchent que plaies et bosses se réjouissent de la situation que le ministre de 1a justice a faite au gouvernement, à la France et à la République. Nous savons que les révolutionnaires, les esprits super ficiels, ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez , vont se remuer, s’agiter et prendre fait et cause pour la Chambre contre le Sénat. On annonce, en effet, que sur l’initiative des radicaux et des so cialistes révolutionnaires, on va or ganiser des banquets dans le pays, où le Sénat sera conspué, vilipendé, avec le concours inavoué de quel ques membres du ministère. Nous ne croyons pas qu’il puisse se trouver dans le ministère de M. Léon Bourgeois un seul homme capable de se mêler ostensiblement à l’agitation que certains énergumènes se proposent de créer con tre le Sénat. Cependant, nous devons cons tater qu’on est très étonné du si lence gardé par M. Doumer à Auxerre contre ceux qui l’ont ac cueilli aux cris de : « A bas le Sénat 1 ». Son devoir de député, et son de voir de ministre du gouvernement de la République lui comman daient de protester contre ce cri, et de flétrir les insensés qui l’ont proféré. La Petite République, journal ministériel, a raconté lundi que l’entrée de M. Doumer dans la salle du banquet qui lui a été offert à Auxerre, avait été saluée par le cri...
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
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