Extrait du journal

(Suite/ Le bon docteur avait voulu cacher une larme rebelle qui, malgré tous ses efforts, tremblait entre ses paupières. 11 reprit enfin avec plus de calme : — Laissons là ces souvenirs. C’est de vous qu’il s'agit aujourd'hui. Avez-vous confiance en moi l — Une confiance pleine et entière, docteur. — f ,li bien, avouez-le à votre vieil ami, vous -oullrez de quelque mal moral ? Est-ce vrai ? — C'était vrai il y a quelques jours, doc teur ; ce ne l’est plus aujourd’hui. — Allons, coûtez-moi cela. — Vous savez déjà, docteur, que je suis demeurée orpheline de bien bonne heure, hélas ! Mais ce que je n» vous ai pas dit. c’est que je n otais pas seule ; j'avais avec moi une sœur de quelques années plus Agée que moi. Toutes deux nous étions... poitrinaires. La jeune fille avait hésité à prononcer ce mot, qui tomba de ses lèvres comme un glas de mort....