Extrait du journal

teinte rosée sur ses joues trop pâles, aussi ' retrouvait-on en partie la royale beauté qui la distinguait autrefois. Gomme sa fille aînée, elle avait les yeux bleu foncé et la chevelure blonde, mais la douceur et la bonté répandues sur ses traits, la rendaient beaucoup plus attrayante. Bientôt on entendit des pas légers dans les larges escaliers, les chambres se peu plèrent. Mlle de Lérins, effrayée de cette invasion mondaine, avait obtenu de dîner en tête à* tête avec sa jeune élève, à condition qu’elle descendrait le soir et reprendrait ses ha bitudes le lendemain. Lord Elmvood s’était prononcé à ce sujet. Vers huit heures, Charlotte commença sa toilette. Son cœur se serrait. Elle le savait, malgré la bonté des parents de Grâce, malgré leur volonté de la traiter et de la voir traiter sur un pied complet d’égalité, elle ne serait pour ces brillants gentlemen, pour ces hautaines ladies que l’institu trice, la personne à gages. En France, Charlotte passait pour la démocrate de la famille, souvent elle avait scandalisé sa mère et ses sœurs par des mots cbmme ceux-ci par exemple, un jour qu’on rappelait l’ancienneté, l’antique splendeur du nom de Lérins. — Ah ! chère maman, je vous avoue que je préférerais à tous ces quartiers, seulement vingt bonnes mille livres de rentes....