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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 22 septembre 1908

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
22 septembre 1908


Extrait du journal

Les grandes manœuvres se sont terminées cette année dans une sorte d’enthousiasme auquel participait la nation. Est-ce à cause des vagues rumeurs de conflits internationaux qui emplissent les gazettes ? — peut-être avons-nous le sentiment d’une pression trop forte que l’Alle magne fait peser sur nous. — Quoi qu’il en soit, le public s’est intéressé plus que d’habitude à ces opéra tions militaires, et s’est réjoui des bons résultats que la presse a été unanime à signaler. Le thème des manoeuvres était aussi plus attrayant que d’ordinaire. Le généralissime avait fait annoncer que l’on se rapprocherait le plus possible des conditions de la guerre vraie. Cette innovation n’a peut-être pas si bien réussi qu’on l’es pérait. A deux reprises, le directeur des manœuvres a dû changer le thème et supposer accomplis des mouvements qui ne devaient pas l’être. La nécessité de parer d’avance au ravitaillement et au couchage des troupes, sans bouleverser et ruiner le pays, rend impossible une répétition trop exacte des conditions réelles delà guerre. L’expérience ne sera peut-être pas recommencée. Les généraux ont malgré tout sacrifié au goût ancien ; les charges qui exaltent les troupiers et enthou siasment les spectateurs ont été dé chaînées quelquefois sans raison ; mais le mal n’est pas grand. Ce qui est plus grave c’est l’infériorité re marquée des services de renseigne ments. Les cavaliers n’ont pas tou jours été à la hauteur de leur tâche ; le bataillon cycliste a été mal em ployé ; les communications par té léphone ou par télégraphe sont trop sommairement établies. Il y a des réformes à faire et des études à compléter. Le service de deux ans est sans doute la cause de ces im perfections. Il faudra par des moyens nouveaux y remédier à tout prix. Mais, ce qui a émerveillé les chefs, les étrangers, les spectateurs, c’est l’endurance de nos fantassins et, en général, l’entrain de toutes les trou pes. Certains régiments ont fourni un etlort presque surhumain, sans qu’il y paraisse à peine. Peu ou point de traînards. Et partout une juvénile ardeur, une gaieté indé montable. Le troupier français s’intéresse à ce qu’il fait et par là il sc distingue des autres, des Allemands, par exemple, qui sont comme des trou peaux dociles, mais indifiérents. Plus que jamais l’intelligence des combattants peut s’exercer dans les formations selon la tactique mo derne. La valeur de nos troupes est, de ce fait, doublée. Tous les officiers étrangers en ont, parait-il, convenu. Ils ont admiré l’initiative du simple soldat appliqué à la par tie engagée, comme si le succès dé pendait de son action isolée....

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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