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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 23 août 1891

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
23 août 1891


Extrait du journal

bnné le soirOT^TOÏi quel à l’amiral Gervais, à l’ambassadeur de France et aux officiers supérieurs des vaisseaux dans la grande salle récemment inaugurée lors du passage du prince de Naples et qui était somptueusement dé corée dans le style hindou. La table, autour de laquelle devaient prendre place cinquante convives environ, était ornée do fleurs et chargée de vais selle magnifique. G est à huit heures qu’on s'est dirigé vers la salle du banquet. La musique de l’infanterie de marine de Portsmouth jouait dans une salle voisine. La reine était au centre, ayant l'ambas sadeur de France à sa droite et l’amiral Gervais à sa gauche. De chaque côté étaient assises les princesses. Après le banquet, un toast a été porté à la reine et un autre au président de la République. Le banquet a été suivi d’une réception à laquelle assistaient quelques habitants de l'ile de Wight. Portsmouth, 21 août. Il est possible que la reine renonce à passer aujourd’hui la revue des flottes, parce qu’on appréhende le retour du gros temps. Cependant on n’a pas perdu tout espoir que la journée se termine bien et suivant le programme arrêté. Voici encore quelques détails sur le banquet d’hier, au château d’Osborne : Deux Ecossais attachés à la maison de la reine sont entrés à la fin du dîner, en costume national, et, jouant des airs écos sais sur la cornemuse, ont fait deux fois le tour de la table. Immédiatement après, l’écuyer de ser vice, qui était assis au bout de la table, s’est levé et a porté la santé de la reine, suivant l’usage, sans discours, disant seu lement : * A la reine ! » Tout le inonde s’est levé, excepté la reine, et a écouté l’hymne national. Dès qu’ou a été assis de nouveau, le duc de Gonnaugt s’est levé et s’est exprimé ainsi en français : » Au nom et par ordre de Sa Majesté la reine, je porte la santé de M. Carnot, pré sident de la République française. » Au nom de Sa Majesté, je souhaite la bienvenue dans les eaux anglaises à l'a miral Gervais et à l’escadre française. » C’est un plaisir pour Sa Majesté de voir des navires français dans la baie d’Osborne. » Aussitôt ce discours terminé, la reine et tous les invités se sont levés et ont en tendu, debout, la Marseillaise jusqu’à ce que l’hymne fût terminé. Il est à remarquer que la reine ellemême est restée debout pendant que la musique jouait la Marseillaise. Aucun discours n’a été prononcé. La reine s’est levée et, prenant le bras du duc de Connaugt, s’est rendue dans le grand salon. Le diner, commencé à neuf heures, a été terminé à dix heures et demie. La réception qui a suivi le diner a duré jusqu’à minuit. La reine est restée jusqu'à la fin. Après s’être assise, elle a envoyé chercher chacun des officiers français et elle s’est entretenue avec eux d’une façon extrêmement gracieuse. Elle a également beaucoup causé avec l’ambassadeur. Les voitures de la Cour qui ôtaient allées chercher les officiers à Cowes les y ont reconduits. / - • :...

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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