Extrait du journal

Lettre de Marseille On écrit au Temps : La nouveau Conseil municipal que le Co mité contrai a tait élire aspire à se couvrir d’une gloire immortelle, et, dès sa première séance, il a tenu à marquer comment il se proposait d’admnistrer. A l’étude sérieuse des affaires, il préférera l’éclat d’une poli tique retentissante, et, pour qu’il ne soit pas permis d’en douter, il a décidé tout d’abord que Marseille n’élèverait pas de statue à M. Thiers. A la bonne heure I Nos pareils à deux fois ne se font pas connaître. Et pour leur coup d’essai veulent des coups de [maître]. Peu importe qu’un Conseil municipal ait voté cette statue, recueilli les fonds et dé signé la place oü elle serait élevée, peu .importe que cette délibération ait été ap prouvée par l’autorité supérieure : de pa reils détails, de misérables questions de légalité ne sont pas pour embarrasser nos nouveaux élus. Avant tout, il fau-t sauver Marseille du déshonneur auquel elle serait exposée, si elle paraissait avoir quelque reconnaissance pour un de ses enfants qui a fondé la République et affranchi le terri toire. M. Thiers n’aura pas de statue parce qu’il a participé aux massacres de la Com mune. Telle est la raison donnée avec une naïve impudence par les auteurs de cette proposition. C’est là parler net ! Nous pré férons d’ailleurs ce langage à celui de quel ques conseillers plus timorés, qui ont cru...