Extrait du journal

longeait à une grande distance. A droite, < à l’horizon des falaisss géantes, puis se rapprochant, une jolie plage au sable fin. A gauche, des pointes rocheuses entre mêlées de petits golfes que traversaient sans cesse des oiseaux de mer. Une brise chargée d’effluves salins arrivait du large. C’était un lieu paisible aux pittoresques aspects. Une après midi, Charlotte, tentée par un superbe couchant, prit une feuille de vélin. Pendant qu’elle s’essayait d’une main inexpérimentée, à rendre les riches teintes du ciel, milady laissa tomber sur ses genoux la tapisserie qu’elle tenait, en disant : — Si vous mettiez là un peu d’ocre... une pointe de Sienne naturelle dans cette ombre... — Oh ! madame, vous peignez, s’écria la jeune fille. — C’est-à-dire, je peignais autrefois. J’ai même reçu d’excellentes leçons. — Si vous étiez assez bonne pour m’in diquer la composition de ma palette, ja mais je n’arriverai à trouver les nuances étranges de ce ciel. Lady Elmvood attirant à elle la légère table en bambou sur laquelle reposaient pap;ers et pinceaux, se mit à l’œuvre et commença même à peindre. A la hardiesse, à la légèreté de la main, aussi bien qu’aux résultats obtenus, Char lotte pui se convaincre que la comtesse possédait un véritable talent d’aquarelliste. — Oh 1 s’écria-t-elle émerveillée* cça...