Extrait du journal
damnés à l’impuissance, et l’expectative est peu dangereuse quand on n’attend plus rien de possible. Qui s’attendait, franchement, à voir sortir jamais la République dé finitive des nuages du Septennat, tel que l’entendent les septennalistes et que devient dans tout ceci la définition de M. le préfet des Vosges? Voici que de nouveau l’on fait luire à nos yeux l’espérance du prix de sagesse. Vous aurez la République si vous êtes sages, avait dit M. Thiers. La Presse, organe du maré chal Mac-Mahon, nous fait iden tiquement la môme promesse. Bien plus, la Presse ne craint pas d’exciter l’indignation de M. le préfet des Vosges, en déclarant qu’elle est uniquement engagée envers la personne du maréchal Mae-Mahon et envers la politique du ministre des aff aires étrangères. Pour tout le reste, ajoute-t-elle, nous approuvons par fois nous blâmons de loin en loin, nous nous taisons souvent. » Qu’aura pensé d’une semblable hérésie M. le préfet des Vosges qui ne regarde pas comme a amis du maréchal ceux qui votent chaque jour contre ses ministres ? » La Presse nous montre très clairement qu’elle est loin d’éprouver pour les autres membres du ministère les sympathies qu’elle réserve pour M. le duc Decazes. « Approuver parfois, blâmer de loin en loin, se taire souvent, » cela ne nous parait pas l’expression bien déterminée d’une amitié à toute épreuve, comme l’en tend M tu préfet des Vosges. La Presse, organe de la présidence, ne compterait-elle plus parmi cr les vrais amis du maréchal ? » Ne se rait-elle, grands Pieux 1 qu’un ra dical déguisé ? Jusqu'ici, en effet, ce n’est que dans les feuilles radicales que nous avions vu: a Xpprouver parfois, > blâmer de loin en loin, se taire souvent. » En ce faisant, comme nos confrères, nous pensions nous conformer uniquement aux règles de la plus vulgaire prudence, mé contents d’ailleurs de ne pouvoir approuver autant que nous l’aurions voulu et préférant un silence volon taire à celui qu’aurait pu nous im poser 1 état de siège. Nous sommes heureux de découvrir qu’en agissant comme nous 1 avons fait, nous avons marché sur les traces de la Presse, organe de la présidence. Nous voilà sauvés ! Mais que va penser M. le préfet des Vosges des pierres jetées dans ses théories par un journal qu’il doit regarder comme un oracle ! Edmond DELIÈRE....
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
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