Extrait du journal

Portsmouth, 2G août. La division française a appareillé ce matin à neuf heures vingt-cinq. La nuit avait été très venteuse ; il y avait eu une petite bourrasque. Le temps s’est amélioré ce matin. Nos torpilleurs, sortis du port à sept heures, ont rallié les cuirassés. Les mouve ments de l’appareillage ont ôté très bien exécutés. Le Marengo en tête, puis le Marceau, le Furieux, le Requin, le Surcouf et la Lanee ont délité, en prenant leur route sur l’est, devant l’escadre anglaise. Arrivé à l’extré mité de la ligne anglaise, l’amiral Gervais a viré de bord par contre-marche et passé en dehors des cuirassés anglais. Il a alors échangé les saluts réglementaires avec l’amiral Clan William et l’amiral Seymour. Les navires anglais ont acclamé les nôtres avec une ardeur inexprimable. Le spectacle était magnifique. A neuf lieu les quarante-neuf, la division française doublait le fort No-Uorse, puis elle a fait route sur l’extrémité est de l’Ile de Wbiglit, augmenté sa vitesse, et disparut vite à l’horizon, dans la direction de Cher bourg, où elle mouillera ce soir. L aviso l'Elan accompagne l’escadre jus qu’en vue de Cherbourg, puis il se rendra à Brest. L’ambassadeur de France repart pour Londres aujourd'hui....